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En s'ouvrant davantage aux communautés open source, Microsoft espère enrichir ses logiciels et pénétrer de nouveaux marchés. Les défenseurs de Linux restent sceptiques.
Les faits
Microsoft publie sur le web quelque 30 000 pages pour expliquer comment programmer un logiciel pour qu'il soit compatible avec Windows, Office, SQL Server et Exchange. L'accès à ces informations est libre.
L'analyse
En divulguant les protocoles qu'utilisent ses logiciels, Microsoft facilite d'abord l'intégration des applications tierces. C'est en tout cas l'avis de Matt Asay, responsable du développement chez Alfresco : ' Notre suite de gestion de contenu va enfin pourvoir s'appuyer sur le serveur collaboratif Sharepoint. ' Selon Suong Soriyactra, ingénieur système chez Lauben Energies, l'opportunité est même offerte à l'ensemble des progiciels open source d'utiliser l'interface d'Office, ' moins déstabilisante que des environnements web hétérogènes ', précise-t-il. Mais l'annonce de Microsoft ouvre surtout la voie à une plus grande interopérabilité avec les logiciels open source.Julien Béti, directeur éditorial chez Fimasys, la juge urgente : ' Le protocole Mapi d'Outlook nous empêche de changer de système de messagerie. Notre travail collaboratif souffre de problèmes récurrents entre Open Office et les documents Office. Ca suffit ! ' Jean-Marc Pugin, directeur technique de Bravosolution, parle même de déclencheur pour l'industrie du Saas : ' L'interopérabilité va permettre aux serveurs Linux des prestataires de produire des documents Office pour les clients, une condition sine qua non pour l'adoption des applications hébergées. 'Au-delà d'un discours plus diplomate que jamais sur le thème de la main tendue à la concurrence Linux, Bernard Ourghanlian, directeur technique chez Microsoft, explique que cette nouvelle interopérabilité est un élément crucial de leur stratégie commerciale : ' Communiquer de manière transparente avec les serveurs Unix va faciliter le déploiement de Windows dans les centres de données. Nous irons jusqu'à créer des ponts entre notre annuaire Active Directory et eDirectory de Novell. ' Bernard Lang, vice-président de l'Aful (Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres), se félicite que la firme de Redmond reconnaisse implicitement l'efficacité de l'ouverture prônée par les logiciels libres. Plus pragmatique, Jean-Marie Gouarné, expert judiciaire en informatique, souligne une rupture du système propriétaire : ' La conformité avec des protocoles ouverts pourrait devenir une exigence des marchés publics. Microsoft a jugé qu'ils avaient déjà perdu assez d'administrations en Europe. '
NTFS ' oublié '
Les communautés open source sont cependant méfiantes. Xavier Fasola, consultant chez Uperto, lève ainsi un lièvre : ' Il est troublant que rien ne soit proposé pour que Linux puisse gérer les disques NTFS de Windows. C'est pourtant un problème critique, qui interdit aux deux systèmes de cohabiter. ' L'April (Association de promotion du logiciel libre) dénonce quant à elle la présence de brevets sur toutes les technologies rendues publiques par Microsoft. Maître Eric Caprioli, avocat à la cour de Paris, en détaille l'enjeu : ' Cela signifie que tout ce qui était auparavant de la rétro-ingénierie sera désormais sujet à rétribution envers Microsoft, s'il y a une activité commerciale autour. On ne peut pas en vouloir à Microsoft : ils approuvent les implémentations non commerciales et c'est bien le premier principe des logiciels open source. '
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