La Cnil encadre le traçage des clients en magasin

Les dispositifs de type NFC ou iBeacon mesurant la fréquentation de magasins doivent respecter la vie privée des consommateurs. Il en va de même des caméras placées sur les panneaux publicitaires.
Avec les technologies sans contact de type NFC ou iBeacon (Apple), les commerçants disposent d’outils précieux pour analyser le comportement de leurs clients en magasin. Ces boîtiers intelligents captent les données émises par les smartphones (adresses MAC de la carte réseau par exemple) et calculent la position géographique des consommateurs. De là, il est possible d’établir des statistiques de fréquentation, de connaître le parcours effectué par le client au sein des rayons voire de lui envoyer des promotions ciblées via une notification.
Si cette géolocalisation dite indoor est encore peu utilisée en France, la Cnil indiquant quelles formalités doit remplir ce type de dispositif afin de garantir l'anonymat des personnes. Cela suppose que les données émises par le téléphone mobile soient supprimées lorsque son porteur sort du magasin ou que le système assure l’anonymisation des données. L'utilisation d'un algorithme d'anonymisation « permet notamment d'estimer les taux de retour des personnes dans un magasin avec un taux d'erreur non préjudiciable pour le commerçant tout en permettant d'assurer le respect de la vie privée de ses clients », estime la Cnil.
A défaut d'anonymisation, le consentement préalable des personnes est nécessaire pour la conservation des données. Ce consentement doit se manifester par « une action positive » comme accoler son téléphone sur un boitier spécifique. Une information claire doit être affichée dans les lieux où sont mis en place ces dispositifs. Dispositifs qui doivent faire l'objet d'une déclaration auprès de la Cnil.
Des caméras pour mesurer l'impact d'une publicité
La Commission s’est aussi penchée sur les caméras placées sur des panneaux publicitaires qui, dans les galeries marchandes, permettent de compter le nombre de personnes qui regardent la publicité et le temps passé devant celle-ci, d'estimer leur âge et leur sexe, voire d'analyser l'impact de la publicité en suivant les déplacements des yeux sur les différentes parties de l'affiche.
Pour la Cnil, ces images ne peuvent être traitées qu'à la volée. Elles ne doivent pas être enregistrées, ni transmises à des tiers, ni même visibles par les prestataires qui proposent ces dispositifs à la vente ou à la location.
Là encore, une information claire au public précise la finalité du dispositif et l'identité de son responsable. Dans la mesure où les données sont anonymisées immédiatement, l'exercice du droit d'accès, de rectification et d'opposition ne peut pas s'appliquer.
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