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Faire des économies d'énergie grâce au big data

La société FirstFuel a utilisé le big data pour réduire la facture électrique du Ronald Reagan Building de 800 000 dollars.

La société FirstFuel a utilisé le big data pour réduire la facture électrique du Ronald Reagan Building de 800 000 dollars. - itcdc.com

En combinant les données collectées par les objets connectés à des informations de consommation plus traditionnelles, les entreprises vont être en mesure d’optimiser la consommation énergétique de leur bâtiment.

Avec une consommation annuelle proche de 400 kWh d'énergie primaire par mètre carré chauffé (Ademe), le secteur du bâtiment en France est le plus énergivore. Pour abaisser cette consommation, les entreprises utilisent depuis des années des solutions de gestion intelligente des bâtiments. Celles-ci automatisant le pilotage de l’éclairage, du chauffage ou encore de la ventilation, en fonction de l’activité des occupants.

Ces solutions vont aujourd'hui s'enrichir des technologies et processus issus du big data. Cela va permettre d'élaborer une analyse plus fine de la consommation des bâtiments en combinant les données classiques avec des données géographiques, météorologiques, énergétiques, architecturales, techniques (câblage, climatisation, nombre d’occupants…). Elles pourront ensuite être associées aux informations issues des opérateurs (télécoms, ressources, maintenance…).

C'est en travaillant sur ces mégadonnées que l’Administration des services généraux américaine (GSA) a déjà réduit la facture électrique de l’un de ses bâtiments situé à Washington. La baisse a atteint 800 000 dollars la première année; cela, en ajustant le fonctionnement de deux ventilateurs d’extraction situés dans le parking. Sur l’ensemble de ses 180 sites, la GSA a réalisé 13 millions de dollars d'économie.

L’internet des objets dédié va transformer la gestion des bâtiments

Et ce n'est qu'un début. Selon la société d’études Memoori, spécialisée dans les bâtiments intelligents, si l'on cumule les marchés du big data et du cloud computing dédié aux bâtiments intelligents, nous devrions atteindre 9,17 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2015. Cela devrait grimper à 30 milliards en 2020, sous l’impulsion notamment des objets connectés et de la législation. Une nouvelle réglementation (directive européenne 2012/27/UE, transposée en droit français) sur l’audit énergétique imposera en effet aux entreprises de plus de 250 salariés et dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d’euros de réaliser un bilan énergétique de leurs activités (incluant donc celui du bâtiment) d'ici le 5 décembre 2015. Cet audit pourra constituer une base de travail pour les entreprises souhaitant ensuite appliquer le big data à une gestion optimisée de leur bâtiment.

Eddye Dibar