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La réponse de Cameron à l'article pro-français de The Economist

David Cameron ne perd pas une occasion de critiquer la France.

David Cameron ne perd pas une occasion de critiquer la France. - Ben Stansall - AFP

Le Premier ministre britannique met en garde contre une victoire du parti travailliste. Selon lui, cela rendra le Royaume-Uni "aussi mauvais que la France".

Après avoir déroulé le tapis aux entreprises françaises, le premier ministre britannique affirme dans une tribune publiée dimanche 22 mars dans le Sunday Times que "le parti travailliste nous rendra aussi mauvais que la France". Et de tacler le chef du Labour : "Imaginez si Miliband avait eu la liberté de réaliser son rêve français : les retombées se feraient sentir via des pertes d'emplois catastrophiques, une baisse du niveau de vie, une dette à faire pleurer et la chute rapide de tout espoir en notre avenir".

Cette tribune fait écho à un article paru dans le dernier numéro de The Economist. L’hebdomadaire britannique, pourtant peu enclin à louer l’économie française, estime que sa productivité est bien plus performante que celle du Royaume-Uni. "Les Français pourraient être en congés le vendredi, ils produiraient encore davantage que les Britanniques en une semaine" . Et le prestigieux magazine d’en remettre une couche, chiffres à l’appui : "Le rendement par heure travaillée est encore 2% inférieur à son pic d'avant-crise, dans les autres pays du G7, il est 5% supérieur".

Pour The Economist, la raison de cette productivité déplorable sont les salaires dérisoires pratiqués en Grande-Bretagne, "devenue une île d'ouvriers exceptionnellement bon marché mais absolument pas efficaces (...) Sur les 15 membres de l’UE, seule la Grèce et le Portugal ont désormais des salaires inférieurs. Un employé britannique produit 20% de moins qu'un Français mais il est encore plus de 30% moins cher à l'embauche".

Le gouvernement Cameron a réussi à faire repartir la demande

Les employeurs du Royaume-Uni bénéficient en effet d’une immigration qui tire les salaires vers le bas, d’une législation du travail très flexible et du faible poids des syndicats.

The Economist reconnaît que le gouvernement Cameron a réussi à faire repartir la demande et la croissance, mais aujourd’hui, l’économie du pays doit faire à un nouveau défi: il faut rendre son moteur plus efficace. Or, "quand la main d'œuvre est aussi bon marché, les entreprises préfèrent embaucher qu'investir dans des machines ou de la technologie". Le journal suggère que le pays a "besoin d’un modèle sur le long-terme pour doper sa croissance".

Le Royaume-Uni doit, selon The Economist, doper l’investissement qui a plafonné lors du dernier décompte à 13,5% du PIB, le taux le plus faible du G20. La Grande-Bretagne a selon lui besoin d’améliorer ses transports publics, son haut débit, ses logements et ses infrastructures d’énergie. Et le journal de conclure : "avec la reprise presque achevée, le prochain défi est de faire de l’île aux travailleurs bon marché une île de travailleurs riches".

Delphine Liou