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4 pièges à éviter sur les sites de trading

4 pièges à éviter sur les sites de Bourse

4 pièges à éviter sur les sites de Bourse - ANDREW BURTON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

De plus en plus de particuliers boursicotent sur des sites de trading et pas toujours en connaissance de cause... Tour d'horizon des pièges qui peuvent vous coûter très cher sur les plateformes de trading.

175 millions d’euros, ce n’est pas la prochaine cagnotte de l’Euro Million, mais les pertes cumulées sur les plateformes de trading d’un échantillon d’environ 13.000 clients "actifs" entre 2009 et 2013, d’après une étude de l’AMF. Malgré les risques liés à la Bourse, de plus en plus de particuliers succombent aux charmes des plateformes de trading et pas toujours en connaissance de cause... Pour ne pas vous faire piéger, suivez ces conseils.

1. Bien choisir son site

C’est l’étape la plus importante, celle qui vous permettra de "trader" en toute sécurité. Pour cela, privilégier des plateformes régulées par l’autorité des marchés financiers (AMF). En effet, de nombreux sites dits régulés sont en fait hébergés dans des paradis fiscaux. Ainsi, la plateforme 24Option, qui est partenaire officiel de l’Olympique Lyonnais et de la Juventus de Turin, est enregistrée en tant qu’entreprise d’investissement chypriote et peut, à ce titre, offrir certains services et activités d’investissement dans l’Union européenne et donc sur le marché français.

Pire, les commerciaux de ce groupe, qui parlent un français impeccable, seraient basés hors d’Europe comme l’assure Nicolas Gaiardo, CEO de Net and Law et fondateur du portail d'information warning-trading, qui se présente comme un trader repenti: "24option comme OptionWeb, sous couvert d’une licence européenne, cachent en réalité leurs équipes commerciales hors du territoire européen."

Pour vérifier ces informations, n’hésitez à vous attardez un peu sur les mentions légales de ces sites. Ces données vous permettront de connaître le nom "officiel" de la société, sa localisation ainsi que son numéro d’immatriculation, s’il existe.

Pour les plus méfiants, demandez à rencontrer les opérateurs en personne surtout si les sommes engagées sont importantes. "Le consommateur peut passer des semaines à négocier le prix d’un four micro-onde alors qu’en un simple appel téléphonique, il sacrifie toute une vie d’épargne", observe Nicolas Gaiardo.

2. Refuser les démarchages téléphoniques

On connaissait la règle d’or budgétaire qui limite le déficit structurel d’un pays à 0,5% de son PIB. Voici à présent, celle concernant les sites de trading: Ne jamais accepter des sollicitations par téléphone. En effet, comme le confirme Nicolas Gaiardo, "la première règle de bon sens est de refuser toute sollicitation commerciale par téléphone."

Des commerciaux surentraînés aux techniques de vente vous proposent des formations afin de maîtriser les rouages de la Bourse. Ils n’attendent désormais plus que vous investissiez vos économies et le piège se referme.

L’AMF, le gendarme de la Bourse a d’ailleurs bien compris ce problème: "La plupart des trades (échanges boursiers) se pratiquent par téléphone sur les indications du coach, lequel vous incite à de nouveaux versements pour vous «refaire» et compenser les pertes qui arrivent rapidement. Bonus, compte premium, privilèges: tous les moyens sont bons pour vous convaincre de persévérer."

3. Privilégier les comptes démo

Beaucoup de boursicoteurs commencent à trader sur les marchés directement sur des CFD (contract for difference), des options binaires (très à la mode) ou sur le Forex (foreign exchange ou devises étrangères). Si ces produits ou marchés peuvent vous faire gagner de grosses sommes en peu de temps, ils peuvent également vous en faire perdre énormément.

Mais, ce que ne savent pas certains investisseurs, c’est que votre courtier en ligne peut jouer contre vous, ce que confirme Nicolas Gaiardo. "Le modèle économique de la plupart des courtiers régulés est de gagner ce que les clients perdent." En effet, sur un contrat CFD, par exemple, votre courtier va selon votre niveau de trading vous classer en deux catégories: A pour les bons traders et B pour les moins bons.

Les "trades" de la catégorie A seront couverts sur le marché tandis que ceux du groupe B ne le seront pas. Ainsi, dans le second cas, votre gain deviendra une perte pour votre broker et inversement, votre perte lui conférera un profit du même montant. Privilégiez donc les comptes démo avant de vous lancer sur la Bourse.

4. Investir ce que l’on est prêt à perdre

Enfin, dernière consigne, qui relève plus du bon sens que d’autre chose. N’Investissez que ce que vous êtes prêt à perdre. Attention tout de même aux produits à effet de levier qui peuvent vous faire perdre plus que votre mise initiale comme le rappelle l’AMF sur son site: "la majorité des particuliers perdent de l’argent, parfois davantage que leur investissement initial en raison des instruments financiers proposés."

Sami Bouzid