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Alcatel-Lucent: vise une amélioration de la marge brute.

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(CercleFinance.com) - Alcatel-Lucent a signé une envolée surprise la semaine dernière (+16%), dopé par des rachats de positions massifs qui ont fini par entraîner jeudi une suspension des cours. Le titre bénéficie à contretemps de l'annonce p

(CercleFinance.com) - Alcatel-Lucent a signé une envolée surprise la semaine dernière (+16%), dopé par des rachats de positions massifs qui ont fini par entraîner jeudi une suspension des cours.

Le titre bénéficie à contretemps de l'annonce par l'opérateur américain AT&T d'un projet d'investissement de quelque 14 milliards de dollars sur les trois ans à venir.

Le groupe télécoms, qui veut renforcer son offre Internet à très haut débit et ses capacités en matière de cloud, entend consacrer huit milliards de dollars à son réseau mobile et six milliards de dollars au fixe.

Une bonne nouvelle pour Alcatel-Lucent, qui a bénéficié d'une enveloppe de l'ordre de 2,2 milliards de dollars d'investissements d'AT&T l'an dernier, soit 11% du budget total de l'opérateur.

Selon les analystes de Raymond James, ce chiffre pourrait même passer à 12% en 2012.

'Les services haut débit pour les particuliers d'AT&T dépendent lourdement d'Alcatel-Lucent', rappelle le bureau d'études dans une récente note.

Alcatel-Lucent participe également au déploiement du réseau de téléphonie mobile de nouvelle génération 4G/LTE de l'opérateur, aux côtés du suédois Ericsson.

On estime qu'Alcatel-Lucent génère 40% de ses ventes en Amérique du Nord.

Le groupe pourrait être amené à supprimer 10 000 nouveaux emplois pour combler un écart de productivité de l'équipementier télécoms avec ses principaux concurrents, croit savoir Bloomberg.

Ce dernier précise que le programme de suppressions de 5500 postes serait insuffisant pour permettre au groupe de se générer un CA par employé équivalent à celui d'Ericsson ou de Nokia Siemens Network. Selon l'agence, au dernier trimestre, le CA par employé d'Alcatel-Lucent était inférieur à 50000 euros.

Pour mémoire, le groupe a fait part d'une perte nette part du groupe de 146 millions d'euros au titre de son troisième trimestre, soit 0,06 euro par action, alors que le marché anticipait une perte par action deux fois moindre.

Les performances inférieures aux attentes 'à tous les niveaux' ont d'ailleurs conduit Sanford C. Bernstein a abaissé lundi son opinion sur Alcatel-Lucent de 'performance en ligne' à 'sous-performance'.

L'analyste pointe une consommation de cash qui pourrait atteindre selon lui un milliard par an lors des trois prochain exercices. Il craint en particulier que la direction, au lieu d'engager de profondes restructurations dans les 12 mois à venir, préfère repousser l'échéance d'un défaut potentiel en cédant des actifs.

'Nous pensons que le groupe se trouve aujourd'hui à l'orée de la pire trajectoire possible que nous évoquions en début d'année, à savoir une perte de dynamique en termes de parts de marché combinée à un repli structurel de la marge brute et à l'absence de véritables mesures de restructuration', s'inquiète Sanford C. Bernstein.

Barclays Capital réitère également sa recommandation 'pondérer en ligne' et son objectif de cours de 1,36 euro sur Alcatel-Lucent, expliquant qu'il se montre 'plus prudent' et préfère se tenir à l'écart des titres.

Selon lui, les contre-performances du groupe n'ont rien de surprenant compte tenu de la situation du secteur dans son ensemble, même s'il se dit préoccupé quant à l'évolution de la marge brute de l'équipementier.

'Les efforts en matière de réductions de coûts sont louables et nécessaires, mais sont quasiment totalement annihilés par les pressions s'exerçant sur la marge brute', souligne-t-il.

'Cela devrait s'inverser à un moment ou un autre, mais en attendant Alcatel se trouve dans l'obligation de renforcer sa trésorerie en procédant à des cessions d'actifs ou en monétisant sa propriété intellectuelle, ce qui est loin d'être la panacée', ajoute-t-il.

Barclays estime que le groupe dispose de suffisamment de liquidités pour tenir jusqu'en 2013, mais qu'il lui faudrait davantage d'informations rassurantes sur la capacité de financement de l'entreprise ou l'amélioration de la marge brute pour se montrer plus confiant sur les titres.

Il fait enfin remarquer qu'à un ratio Valeur d'entreprise/chiffre d'affaires attendu de 0,4x, les cours continuent d'intégrer le scénario d'un redressement des marges, auquel il ne semble plus beaucoup croire.

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