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Alcatel : une sortie du CAC 40 bénéfique à long terme ?

Alcatel continue d'être en avance technologiquement parlant mais peine à trouver la rentabilité

Alcatel continue d'être en avance technologiquement parlant mais peine à trouver la rentabilité - -

L’équipementier télécom laisse, ce lundi, sa place sur le CAC 40 à Gemalto, le fabricant de puces électroniques. Si les performances boursières d’Alcatel laissent à désirer, ses ressources ne manquent pas.

Nouveau défi pour Alcatel. Le groupe quitte le CAC 40 ce 24 décembre, pour céder sa place à Gemalto, alors qu’il était présent sur l’indice depuis sa création en 1988. C’est peut-être un mal pour un bien pour l’équipementier télécoms.

Pour d’autres entreprises, comme Legrand ou Air France-KLM, en difficulté au moment de quitter le CAC 40, avoir été moins visible en bourse avait constitué un avantage pour se restructurer stratégiquement et financièrement.

L’avenir d’Alcatel est toutefois moins incertain. Le groupe a obtenu une ligne de crédit d’1,6 milliard du pool bancaire dirigé par Goldman Sachs et le Crédit Suisse. Mais l'Etat voit d’un très mauvais œil qu’on gage cette aide sur les brevets du groupe.

Chiffre d'affaires divisé par deux en dix ans

Les brevets sont justement le dernier actif tangible et viable d’Alcatel. Xavier Patrolin, le président d'Albatros Capital, explique ainsi dans Intégrale Bourse sur BFMBusiness que Reuters a publié un rapport sur la compétitivité et les dépôts de brevets classant les sociétés en fonction du nombre de brevets qu’elles ont déposé en 2012. "Sur les 100 premières sociétés mondiales, 20 sont françaises, et parmi elles, figure Alcatel". Mais il note que "c’était peut-être la plus petite capitalisation de ce classement".

Pour lui, il y a un anachronisme entre "la valeur brevetaire, la R&D, l’immatériel d’Alcatel, et la valorisation que leur confèrent les marchés". Entre 2000 et aujourd’hui, le chiffre d’affaires d’Alcatel a été divisé par deux, rappelle Xavier Patrolin. Il faut dire que l’entreprise a joué de malchance depuis sa fusion avec Lucent, en se segmentant sur les marchés où la rentabilité et la marge n’ont fait que se dégrader.

Sur le long terme, toutes les autres activités du groupe sont sujettes à caution. Le groupe a été, ces dernières années, plus tenté de céder ses actifs. Dernier pan d’activité qui pourrait lui rapporter gros : les câbles sous-marins. France Télécom y réfléchit tandis qu’Alcatel se cherche toujours un modèle de rentabilité.

Antoine Larigaudrie et BFM Business