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Après Gameloft, Vivendi va-t-il racheter Ubisoft?

Après le rachat par Vivendi de Gameloft, la famille Guillemot est mise sous pression dans le dossier Ubisoft

Après le rachat par Vivendi de Gameloft, la famille Guillemot est mise sous pression dans le dossier Ubisoft - AFP

"Après le rachat de Gameloft, les investisseurs se demandent si le numéro 1 des jeux vidéo en France va à son tour se faire dévorer par Vivendi. Le groupe présidé par Vincent Bolloré en a, en tout cas, les moyens."

La fin du feuilleton Vivendi-Gameloft s’est donc achevée lundi 6 juin. Après une longue bataille boursière et judiciaire, la famille Guillemot, fondatrice de l’éditeur de jeux vidéo a décidé de jeter l’éponge et d’apporter ses titres à l’offre de Vivendi : "Dès lors qu'elle ne peut espérer de création de valeur d'un actionnaire majoritaire avec lequel elle est en profond désaccord sur la stratégie, la famille Guillemot annonce qu'elle a décidé, à regret, d'apporter l'essentiel de ses actions à l’OPA hostile initiée par Vivendi."

A dire vrai, la famille Guillemot n’avait pas d’autres choix dans la mesure où le groupe de médias avait annoncé le 1er juin détenir 61,71% du capital et 55,61% des droits de vote de Gameloft, lui donnant ainsi la majorité absolue de contrôle. Pour l’analyste Louis Capital Market, Vivendi signe ainsi "une première victoire éclatante dans sa lutte pour la conquête de Gameloft et d’Ubisoft" et semble "déterminé à créer son pôle à l’aide des groupes fondés par les frères Guillemot"

Quid d’Ubisoft ?

Tous les investisseurs ont désormais les yeux tournés vers Ubisoft et se demandent si le numéro 1 des jeux vidéo en France va connaître le même sort. La société, qui réalise notamment le blockbuster Assassin’s Creed, fait également l'objet d'une montée au capital non sollicitée (désormais 17,73 % du capital et 15,66 % des droits de vote) du géant des médias Vivendi. Car, si officiellement la "trêve" de six mois annoncée par Vincent Bolloré lors du franchissement de seuil de 15% est toujours en cours, pas sûr qu’elle tienne jusqu’au bout.

Le scénario d'OPA pourrait donc de nouveau se produire d’autant plus que Vivendi a, lors de la publication de ses résultats annuels, déclaré détenir une trésorerie nette de 6 milliards d’euros. Une somme largement suffisante pour lancer une OPA sur Ubisoft qui vaut près de 3,7 milliards d’euros en Bourse. Et même si sa capitalisation semble très élevée, "l’acquisition de Gameloft sur une valorisation de près de 700 millions d’euros", démontre "que le prix n’est parfois qu’un détail", fait remarquer Louis Capital Market.

Sami Bouzid