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Areva reprend en forte baisse avant la recapitalisation de l'État

Areva va procéder à deux augmentations de capital de 5 milliards d'euros

Areva va procéder à deux augmentations de capital de 5 milliards d'euros - Charly Triballeau-AFP

Areva va procéder à deux augmentations de capital pour un montant total de 5 milliards d'euros. L'État devrait participer à hauteur de 4,5 milliards d'euros.

Après avoir été suspendue de cotation mardi, l'action Areva reprenait en forte baisse ce jeudi (-8,2% à 4,76 euros). Le groupe énergétique français a précisé mercredi soir les modalités de l'augmentation de capital de 5 milliards d'euros que le groupe nucléaire doit réaliser cette année dans le cadre de sa restructuration. Celle-ci comprendra deux augmentations de capital: l'une de 2 milliards d'euros destinée à Areva SA, holding de tête du futur groupe et qui regroupera les actifs à risque et ceux destinés à être cédés, et l'autre de 3 milliards d'euros destinée à Newco.

Le conseil d'administration réuni mercredi a fixé le prix des actions nouvelles d'Areva SA à 4,5 euros par action. Au total, l'État français doit contribuer à hauteur de 4,5 milliards d'euros (2 milliards pour Areva SA et 2,5 milliards pour Newco). Pour le reste, les deux groupes japonais MHI et JNFL devraient s'engager à apporter les 500 millions d'euros qui manquent en échange de 10% du capital de Newco.

En grande difficulté, Areva, détenu à plus de 86% par l'État français, s'est engagé dans un plan de sauvetage incluant cette recapitalisation mais aussi la cession de son activité réacteurs (Areva NP) à EDF, pour se recentrer sur le cycle du combustible en créant une nouvelle entité, baptisée Newco. 

Porte de sortie pour les actionnaires minoritaires

Deux assemblées générales des actionnaires d'Areva SA et de Newco se tiendront le 3 février pour valider cette opération, même si celle-ci ne pourra pas avoir lieu dès février. Car si Bruxelles a donné mardi son feu vert à cette restructuration, elle l'a assortie de deux conditions: l'autorisation par la Commission européenne du rachat d'Areva NP par EDF et la conclusion positive des analyses des anomalies observées sur la cuve de l'EPR de Flamanville (Manche). Mardi, le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue, s'est dit confiant dans le fait que la cession de la division réacteurs sera réalisée "dès le mois d'avril". L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a, elle, prévu de rendre son avis sur la cuve de l'EPR vers la fin du premier semestre.

Cette opération devrait également permettre aux actionnaires minoritaires de sortir du capital. Pour cela, l'État "a l'intention (...) de déposer un projet d'offre publique de retrait" pour racheter aux autres actionnaires leurs titres Areva SA, qui pourrait "le cas échéant" être suivie d'un retrait obligatoire, a précisé Bercy dans un communiqué distinct. Elle se ferait au même prix de 4,5 euros par action. Parmi les actionnaires minoritaires d'Areva, on compte notamment le fonds souverain du Koweït (KIA), EDF ou Total, qui auraient ainsi "la possibilité de sortir" du groupe nucléaire, selon le directeur général d'Areva, Philippe Knoche.

S.B. avec AFP