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Jeudi noir pour les bourses européennes

Le CAC40 est repassé sous les 4.000 points.

Le CAC40 est repassé sous les 4.000 points. - -

Plombé par la chute du Nikkei et les minutes ambiguës de la Fed, le CAC40 a clôturé en baisse de 2,1%, ce jeudi 23 mai. L'ensemble des bourses européennes a suivi cette tendance.

Dans le sillage de Tokyo, Paris a fini sur une chute prononcée. Après avoir plongé de 2,24% ce jeudi 23 mai à l'ouverture, le CAC40 a clôturé sur un niveau similaire de 2,15% et perdait plus de 80 points par rapport à la veille, à 3.965 points, sous les 4.000 points.

Au même moment, du côté des autres marchés européens, la Bourse de Londres cède 1,93%, Francfort 2,14%, Milan 3,06% et Madrid 1,51%.

Un mouvement de ventes a lieu, les investisseurs profitant de mauvaises nouvelles pour prendre leurs bénéfices.

En revanche, les marchés américains, chahutés mercredi, résistaient, le Dow Jones ne perdant, par exemple, que 0,2% à la cloture des marchés européens.

Un indicateur chinois inquiétant

A l'instar de l'indice japonais,le Nikkei, qui a dégringolé de 7,32%, les bourses européennes ont été plombées par un mauvais indicateur chinois publié ce jeudi 23 mai, en Chine.

La production manufacturière chinoise, mesurée par l'indice PMI, s'est ainsi contractée en mai, selon cet indicateur établi par la banque HSBC. A 49,6 points, il est tombé à son plus faible niveau en sept mois. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière tandis qu'un indice inférieur à cette limite indique une contraction.

Un autre facteur est venu tirer le marché à la baisse: la publication des minutes (compte-rendu de la réunion de politique monétaire) de la Fed, équivalent américain de la banque centrale. Le commentaire de ce document, de l'avis des experts, est difficile à décrypter.

"Cela me fait penser à Alan Greenspan (ancien président de la Fed, ndlr) qui disait 'si vous avez compris ce que j'ai dit, c'est que je me suis mal exprimé'", note Gilles Moec, co-directeur des études économiques de la Deutsche Bank, interviewé dans Intégrale Bourse.

Dans Good Morning Business, Marc Fiorentino, de Monfinancier.com estime qu'il s'agit de voir si"la seringue est à moitié pleine ou à moitié vide". Autrement dit, de savoir si la Fed va ralentir le rythme de ses rachats d'actifs, actuellement à 85 milliards de dollars par mois, et poursuivre ses injections massives de liquidités dans l'économie.

Le flou que jette ce document sur la politique monétaire de la Fed, avait déjà refroidi les marchés américains, mercredi soir.

"Une simple respiration"

"Cela fait beaucoup (...) et la réaction ne s'est pas fait attendre, d'autant que le marché craignait une surchauffe et a pris prétexte de ces facteurs pour se livrer à des ventes après un mois de hausse", explique Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities, cité par l'AFP.

Toute la question est désormais de savoir, si cette baisse marque un vrai revirement, ou s'il s'agit d'une simple pause dans la hausse continue qu'ont connu tous les marchés sans exception. Actuellement un débat a lieu au sein des salles de marché pour savoir si une bulle est sur le point d'exploser....

Pour Mathieu Cerrone, de Perceval Finance, intérrogé dans Intégrale Placements "il est trop tôt pour déduire qu'il y a un retournement de tendance, pour l'instant ce n'est qu'une respiration". Evoquant la chute du Nikkei, les économistes de Capital Markets, abondent dans son sens: "La chute de ce jeudi ne signifie pas pour autant la fin de la bulle sur le marché des actions japonaises".

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Julien Marion