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Budget 2011 : 40 milliards d'euros à trouver

Le budget de la France pour 2011 est présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Objectif: réduire un déficit record représentant 7,8% du PIB, en trouvant 40 milliards d'euros.

Le budget de la France pour 2011 est présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Objectif: réduire un déficit record représentant 7,8% du PIB, en trouvant 40 milliards d'euros. - -

Le budget de la France pour 2011 est présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Comment faire pour réduire un déficit record en trouvant 40 milliards d'euros ? Les avis divergent. Donnez le votre !

Le budget 2011 sera un budget d'austérité. Pour la première fois sous la Ve République, le paiement des intérêts de la dette de la France est devenu le premier poste de dépenses du pays, devant le budget de l'Éducation nationale. Ce déficit devrait avoisiner 7.8% du PIB à la fin de l'année. Objectif du gouvernement donc : trouver 40 milliards d'euros en réalisant des économies et en misant sur le retour de la croissance.

Diminuer les dépenses du pays...

Réduction du déficit de la Sécu : Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) a été présenté mardi. Pour réduire le déficit de la sécu (21,4 milliards pour 2011), plusieurs mesures d'économies sont prévues. Les médicaments actuellement remboursés à 35%, à vignette bleue, ne le seraient ainsi plus qu'à 30%. A l'hôpital, le dispositif du ticket modérateur sera modifié défavorablement. Et la prise en charge des Affections de longue durée (ALD) va aussi évoluer.

Gel des dotations aux collectivités locales : François Baroin a annoncé mardi que les sommes versées par l'Etat aux régions, départements et communes n'augmenteraient plus pendant trois ans. Il s'agit de dotations leur permettant d'assurer les missions dont elles sont investies au nom de l'Etat.

Poursuite du non remplacement de fonctionnaires : le non remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique se poursuit. Il fera économiser à l'Etat la rémunération de 31 400 postes en 2011.

Limiter les dépenses de fonctionnement : L'Etat va rogner de 5% ses dépenses de fonctionnement et d'intervention.

... et augmenter ses recettes

L'essentiel des prévisions d'accroissement des recettes de l'Etat réside dans le rabotage ou la suppression de certaines niches fiscales. Le chantier a été lancé par petites touches, il y a quelques semaines, par le gouvernement. Il sera assumé à 60% par les entreprises et 40% par les ménages. Pour ces derniers, plusieurs niches fiscales vont être simplement supprimées. Par exemple, le « cadeau fiscal » aux jeunes mariés et pacsés, le crédit d'impôt sur les intérêts des prêts immobiliers ou encore la TVA réduite sur les forfaits internet/télévision/téléphone (triple-play). D'autres seront réduites de 10%, comme celles concernant les investissements et le logement outre-mer ou le crédit d'impôt « développement durable ». Ces mesures devraient rapporter 10 milliards d'euros l'année prochaine.

« Un coup de rabot trop faible ! »

Faudrait-il encore plus de rigueur ? Alors que beaucoup dénoncent la trop grande rigueur de ce budget, d'autres préconisent au contraire d'aller plus loin encore. Pour Charles de Courson, vice-président Nouveau Centre de la commission des finances de l'Assemblée nationale, « le gouvernement va dans la bonne direction, mais le coup de rabot n'a été donné que sur une vingtaine de niches fiscales, pour des montants faibles. S'attaquer à telle ou telle niche pose toujours la même question : pourquoi vous attaquer à cette niche et pas aux autres ? Il y en a 500, pour faire simple, des niches... ».

« Les classes moyennes vont encore trinquer ! »

Un avis que ne partage pas Philippe Martin, député socialiste du Gers : « Ce coup de rabot, il concerne fortement les bas revenus et les classes moyennes. Et puis pour les plus riches, c'est plutôt un coup de lime à ongles. Donc, s'agissant des classes moyennes, on doit s'arrêter parce que c'est une fois de plus elles qui vont trinquer et sur elles que vont porter les économies. C'est une erreur économique et c'est une injustice fiscale ».