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C'est en France que les dividendes ont le plus grimpé en 2017

Les dividendes ont stagné en 2016.

Les dividendes ont stagné en 2016. - Adek Berry - AFP

L'an dernier, les dividendes versés aux actionnaires ont stagné dans le monde, par rapport à 2015. Ils ont tout de même atteint 1.154,5 milliards de dollars. Mais les sociétés cotées en France font clairement exception avec une hausse sans équivalent ailleurs.

Les dividendes versés aux actionnaires dans le monde ont quasiment stagné en 2016, souffrant d'un fort ralentissement aux États-Unis. C'est ce que révèle une étude de la société de gestion Henderson Global Investors. Les dividendes mondiaux ont grappillé 0,1% pour atteindre 1.154,5 milliards de dollars l'an dernier, contre 1.152,7 milliards en 2015, précise l'étude, qui analyse les dividendes payés par les 1.200 plus importantes sociétés en termes de capitalisation boursière au 31 décembre.

"L'année 2016 a vu un essoufflement de la croissance des dividendes aux États-Unis, mais une accélération en Europe. Certaines régions asiatiques affichent une forte expansion, à l'opposé du Royaume-Uni", résume Alex Crooke, spécialiste des dividendes chez Henderson Global Investors dans un communiqué. Selon lui, "les perspectives de croissance économique apparaissent plus encourageantes en 2017" puisque "la nouvelle administration en place à la Maison Blanche a promis d'augmenter les dépenses et de réduire l'imposition des sociétés, ce qui devrait avoir une incidence positive sur les bénéfices des sociétés américaines".

En revanche, la solidité du dollar pourrait assombrir l'année 2017, souligne l'étude qui table sur une hausse de 0,3% à 1.158 milliards de dollars. La vigueur du billet vert pourrait en effet "masquer la croissance des dividendes en devises locales", précise Alex Crooke. Aux États-Unis, "qui représentent 2/5 de la masse mondiale", les dividendes ont atteint 412,5 milliards de dollars soit une hausse de 4,1% "qui contraste avec les progressions à deux chiffres enregistrée en 2014 et 2015", détaille le rapport. "La croissance anémique des bénéfices, l'accent mis sur le renforcement des bilans et la faiblesse du secteur de l'énergie expliquent" l'essoufflement.

Bonne nouvelle pour la France

L'Europe, hors Royaume-Uni, a affiché pour sa part une solide croissance de 4,3% à 219,6 milliards de dollars, avec toutefois "d'importantes disparités" entre les pays. La France affiche la plus forte progression: +11,8% à 54,3 milliards de dollars. "Les banques françaises, dont la situation est de nouveau bonne, ont le plus contribué au résultat, augmentant leurs paiements de 53% par rapport à 2015, soit une hausse de 2,8 milliards de dollars", note l'étude.

Toutefois, la France ne compte de nouveau aucun groupe dans les 20 principaux payeurs mondiaux, alors que le géant pétrolier Total y figurait en 17e position en 2014. Deux de ses concurrents occupent en revanche comme en 2015, le haut du podium à savoir Royal Dutch Shell, suivi de Exxon Mobil.

Les dividendes refluent au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni en revanche, les dividendes ont reflué de 3,5% à 92,9 milliards de dollars, soit le "plus bas niveau depuis 2012", même si le pays garde sa place de "deuxième plus gros payeur de dividende au monde" derrière les États-Unis. "Les gros groupes miniers et d'autres sociétés de premier plan ont sensiblement réduit leurs dividendes et la chute de la livre sterling, à la suite du Brexit, a amputé" le total de 7 milliards de dollars, poursuit le document.

En Asie, les dividendes de la Chine ont diminué pour la deuxième année consécutive pour finir à 28,4 milliards de dollars (-13,4%), tandis qu'au Japon la solidité du yen a assuré une forte progression de 24,4% à 65,1 milliards.

En matière sectorielle, "les dividendes du secteur des services publics, de la santé et de la technologie sont ceux qui ont enregistré la plus forte progression", mais "à l'inverse le secteur de l'énergie et le secteur minier ont vu leurs dividendes chuter", selon Henderson.

D. L. avec AFP