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CAC40: janvier sera-t-il un mois historique?

Le CAC 40 est en train de filer vers son record mensuel absolu pour un mois de janvier.

Le CAC 40 est en train de filer vers son record mensuel absolu pour un mois de janvier. - Jacques Demarthon - AFP

L’indice vedette de la Bourse de Paris est à 0,2% d’établir un nouveau record de performance sur un mois de janvier, avec +9.7%. Ce qui serait du jamais vu depuis 1997. Verdict à la cloche de 17h30 ce vendredi 30 janvier.

Qui l’eût cru ? Le mois de janvier avait pourtant bien mal démarré, plusieurs gros coup de tabac, une forte hausse de la volatilité, et des inquiétudes fondamentales fortes. Le retour de la crise grecque notamment, qui fait trembler à nouveau sur ses bases l’ensemble de la zone Euro.

La panne de croissance et d’inflation qui mine l’ensemble du continent, obligeant une fois de plus la BCE à sortir l’artillerie lourde, voire très lourde. Et de manière générale une inquiétude croissante sur les perspectives des entreprises, aux prises avec une panne prolongée sur les carnets de commandes, et un contexte international qui incite à la plus grande prudence. Les premières turbulences boursières sont intervenues cet été, une sorte de premier avertissement, suivi d’une fin d’année 2014 – début 2015 pas forcément très porteur, et l’impression que le marché avait besoin de purger des gains excessifs.

Morphine et fondamentaux

Et c’est une fois de plus des banques centrales qu’est venu le salut. Une Réserve Fédérale américaine prête à se montrer "patiente" avant de remonter ses taux directeurs. L’économie américaine n’est plus sous perfusion, mais les taux vont rester très bas encore pour un bon moment, certains comme Morgan Stanley estimant même que la FED peut se permettre d’attendre encore jusqu’au printemps 2016 pour agir.

On a évidemment la BCE, et son QE (Quantitative Easing), fort de 50 milliards d’euros de rachats d’obligations d’Etat par mois. Un chiffre suffisamment frappant pour rassurer le marché, une preuve de plus que Mario Draghi est vraiment "prêt à tout" pour soutenir l’économie et le crédit, et tenter de créer un peu d’inflation. Et puis les fondamentaux ont repris le dessus.

Un pétrole qui baisse de 50% en 6 mois, c’est une économie substantielle en matière de facture énergétique pour les entreprises. D’autant que le baril n’est sans doute pas près de remonter. Des taux d’intérêts extrêmement bas qui rendent possible et facile les grosses opérations financières, ainsi que certains projets d’acquisition.

Quadrature du cercle

Et du coup, fort de cet environnement plus porteur, le sentiment de marché, le sentiment des entreprises et des prévisionnistes s’améliore. Les récentes publications d’entreprise montrent qu’au mieux l’activité se stabilise, et pour certaines, elle a même tendance à s’améliorer. Le dernier facteur capital étant le différentiel entre zone euro et Etats-Unis, matérialisé par un Dollar fort, de plus en plus fort. De quoi donner aux entreprises européennes, et françaises en particulier, un avantage compétitif certain.

Autant de facteurs à prendre en compte dans les cours de bourse, notamment sur la dernière quinzaine ou le CAC40 arrive à la fois à rattraper le retard accumulé sur la première partie du mois, et filer tout droit vers son record mensuel absolu… réponse à la cloche de 17h30.

Antoine Larigaudrie