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Ces sociétés cotées qui vont profiter du coup de pouce fiscal de Macron

La baisse de la fiscalité pourrait avoir un impact non négligeable sur les bénéfices des entreprises françaises cotées

La baisse de la fiscalité pourrait avoir un impact non négligeable sur les bénéfices des entreprises françaises cotées - Philippe Huguen-AFP

La banque Natixis a tenté de modéliser l'impact d'une baisse de la fiscalité et des charges sociales promises par Emmanuel Macron. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les résultats sont très positifs pour les entreprises françaises cotées.

"Habemus tributum impulsam". C'est par cette expression latine signifiant "Nous avons un choc fiscal" que Natixis débute son étude intitulée "Quelles valeurs choisir pour jouer la baisse de la fiscalité et des charges sociales en France ?" Dans cette note, l'analyste revient sur les réformes fiscales annoncées par Emmanuel Macron et notamment sur deux d'entre elles concernant d'une part la transformation du Crédit d’Impôts Compétitivité Emploi (CICE) en allègement pérenne de charges patronales et d'autre part, la baisse du taux d’impôt sur les sociétés (IS). Ces deux mesures devraient selon l'analyste avoir "un impact direct sur le bénéfice net des sociétés ayant une part significative de leur activité en France".

En effet, "la transformation du CICE sera positive pour les sociétés ayant une part importante au sein de leurs charges de salaires très proches du SMIC, ces salaires devant à terme (2019 a priori) être totalement exonérés de charges sociales patronales, soit une baisse de charges pour l’employeur de 16% du salaire brut - avant IS - et 10,6% après IS, contre un allègement de 7% après IS aujourd’hui pour le CICE", écrit la banque d'investissement de BPCE dans son étude.

Des gagnantes et quelques perdantes

La baisse du taux de l'IS de 33% à 25% sera également "positive pour l’ensemble des sociétés ayant une assiette fiscale significative en France", souligne le courtier, qui rappelle toutefois que cette baisse sera progressive et que le taux de 25% ne sera pas appliqué avant 2022. Ainsi, parmi les 60 valeurs de son univers de couverture ayant une présence significative en France, 54 seraient impactées positivement dont 11 avec des effets mesurés à plus de 5%: Elis, Iliad, Nexity, Eiffage, ADP, Voyageurs du monde, April, CNP Assurances, Albioma, Casino et Kaufman et Broad.

En revanche, pour les sociétés avec des employés à des salaires plus élevés, mais restant aujourd’hui éligibles au CICE (par exemple, sur une plage allant de 2 à 2,5 fois le SMIC), "la transformation du CICE sera négative, puisqu’elles passeront d’un allègement de 7% des salaires bruts (après impôts) à 4,7% après impôts", pointent les analystes de la banque française. Korian, Havas et ID logistics seraient dans ce cas les grandes perdantes de cette réforme fiscale.

Ces impacts ne prennent pas toutefois en compte les "effets secondaires" de ses réformes sur le reste de la chaîne de valeur de ces groupes. "Si les fournisseurs connaissent une amélioration de leur profitabilité (pérennisation du CICE + baisse de l’IS), ils pourront en redistribuer une partie à leurs clients sous forme de baisse des prix. Le cercle vertueux de ce choc de compétitivité pourrait donc être d’une magnitude supérieure à ce qui est présenté ici", conclut Natixis.

Sami Bouzid