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Ces entreprises qui pourraient perdre gros à cause du Brexit

Un Brexit pourrait affecter négativement (ou positivement) de nombreuses valeurs

Un Brexit pourrait affecter négativement (ou positivement) de nombreuses valeurs - AFP

"Le Brexit aura un impact économique évident sur le Royaume-Uni et l'Union Européenne, mais ses effets sur les différents secteurs de l'économie restent peu évalués. Tour d'horizon avec Natixis sur ces entreprises qui pourraient perdre gros."

Avec 51,9% des voix, le "leave" l’a emporté contre toute attente sur le "remain" avec une avance assez confortable. Si l'impact sur l'économie du Royaume-Uni et de l'UE semble évident (la banque d’investissement Natixis l’estime à -2 points de croissance pour le premier à fin 2017 et -0,3 point pour le second en 2016) les effets du Brexit sur les différents secteurs de l'économie restent en revanche peu évalués.

La banque Natixis s'est donc penchée sur ces valeurs qui vont être impactées négativement (ou positivement) par la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne.

Les bancaires touchées mais pas coulées

Sans surprise, on retrouve dans cette liste de valeurs les bancaires. Pour le courtier, les activités de banque de détail et d’assurance-vie dans la zone euro "devraient être particulièrement sous pression car l’intensification des injections de liquidités dans le système par la BCE devrait maintenir les taux sur de bas niveaux, tandis que les activités de BFI et de gestion d’actifs pâtiront de la forte volatilité". En revanche, les banques françaises, qui sont principalement exposées au Royaume-Uni avec leur activité BFI (banque de financement et d’investissement) arriveraient à gérer l’impact du Brexit. D’autant plus "si le passeport européen bancaire n’est pas maintenu, les BFI continentales, dont les banques françaises, pourraient à terme gagner des parts de marché sur leurs homologues anglaises et américaines", indique le broker.

Pas de champagne pour Airbus et Lanson

Parmi les secteurs qui souffriraient le plus, on retrouve l’aéronautique, très exposé à la dépréciation de la livre sterling, et notamment le champion européen, Airbus, qui emploie 15.000 personnes au Royaume-Uni. De manière générale, écrit l’analyste dans sa note, "la baisse de la livre favorise leurs facturations mais leur chaîne de valeur est pénalisée..."

Les producteurs de champagne devraient également être touchés par le Brexit étant donné que la Grande-Bretagne est historiquement le principal marché d’exportation du champagne (12% du chiffre d’affaires du secteur). "Un ralentissement économique au Royaume-Uni pèserait sur les ventes en volume et le mix-produits des exportations en pâtirait", soulignait, il y a deux semaines, dans une note l’analyste qui pointe les deux producteurs champenois: Lanson-BCC et Laurent Perrier.

Le secteur automobile le plus touché 

Autre secteur affecté, l’industrie automobile. Il faut dire que la sortie de l'Union Européenne devrait entraîner une chute de la demande automobile dans un marché qui est à son plus haut historique (2,7 millions d’unités vendues sont attendus pour 2016, soit 11% au-dessus du niveau de 2007) et qui reste très dépendant des conditions de financement.

Dans ce contexte, BMW, dont 10% des ventes sont réalisées sur le marché britannique, serait le constructeur automobile le plus impacté devant le groupe Daimler (9,3% pour Mercedes) et PSA (8,6%). "En proportion de ses résultats, Peugeot serait l’un des groupes les plus affectés, avec un impact immédiat sur ses comptes, ses couvertures de change sur la livre étant très limitées", notait d'ailleurs Natixis dans une précédente note.

L'immobilier de bureaux, seul réel gagnant du Brexit

Du côté de l’industrie alimentaire, Danone, qui réalise 6% du chiffre d’affaires au Royaume-Uni, devrait être pénalisé par la dépréciation de la livre par rapport à l’euro. Unilever devrait de son côté profiter d’un impact positif des changes sur ses coûts et donc sur ses marges, "dont la visibilité reste bonne avec la baisse des prix du pétrole et les nouveaux projets de réductions de coûts." 

Finalement, seules les valeurs liées à l’immobilier de bureaux devraient tirer leur épingle du jeu. Dans cette optique, Natixis souligne l'impact très positif qu'aurait le Brexit sur le cours de Gecina à plus ou moins court terme. La première foncière de bureaux en France bénéficierait en effet de la relocalisation sur Paris de certaines activités financières, actuellement basées à Londres.​

Sami Bouzid