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Cette biotech française qui veut sauver votre foie de la malbouffe

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Dans la course au traitement de la stéatose hépatique non alcoolique, maladie du foie en plein essor, Genfit dispose d’un produit dont la sécurité d’emploi pourrait constituer un atout important.

Si l’alcool est bien connu pour être à l’origine de la cirrhose du foie, pathologie irréversible, ce que l’on sait moins, c’est que la stéatose hépatique non alcoolique (aussi appelée NASH pour Non Alcoolic Steato Hepatitis), d’origine métabolique, touche aujourd’hui la population dans des proportions largement plus importantes que la cirrhose alcoolique.

Provoquée par une alimentation trop riche, la maladie se répand rapidement à travers le monde, dans le sillage du diabète et de l’obésité. Entre 12 à 20% de la population adulte est atteinte aux Etats-Unis. Le nombre de transplantations hépatiques liées à la NASH augmente très fortement. a tel point que cette maladie pourrait devenir la première cause de transplantation du foie à l’horizon 2020.

Coût important pour les systèmes de santé

Alors que le coût d’une implantation du foie tourne autour de 700.000 dollars aux Etats-Unis, "les études arrivent aujourd'hui à la conclusion que le coût de la NASH est aussi important que celui du diabète", souligne Jean-François Mouney, le président du directoire de la société de biotechnologie Genfit.

Parmi les enseignements du deuxième symposium franco-américain sur la maladie qui s’est tenu du 30 juin au 1er juillet 2016, le dirigeant note avec intérêt que "les économistes de la santé commencent à s’intéresser à la NASH […] le signe que l’on se rapproche de la sortie du premier médicament."

Alors qu’il n’existe aucun traitement de la maladie à l’heure actuelle, Genfit pourrait commercialiser en 2019 son traitement contre la stéatose hépatique non alcoolique, dans le cadre d’une procédure d’approbation accélérée.

Un produit très sûr

Au coude à coude avec la biotech américaine Intercept Pharmaceuticals en termes de calendrier, Genfit estime que son candidat médicament Elafibranor pourrait constituer un "traitement de choix de la NASH en raison de son très bon profil de sécurité".

Pour Jean-François Mouney, la grande sûreté d’emploi jusqu'à présent démontrée par le produit lui donnerait en effet "un avantage certain sur son principal concurrent", en particulier pour traiter certaines catégories de patients. A commencer par les plus jeunes. Dans les pays occidentaux, les mauvaises habitudes alimentaires font que 3 à 11% des enfants ont maintenant développé une NASH et sont touchés par des pré-cirrhoses du foie avec lésions cellulaires.

Par ailleurs, la prise en compte, à terme, des malades chez qui le risque de cirrhose est plus lointain, mais pourtant bien réel, pourrait doubler le nombre de patients à traiter.

Lire sur Tradingsat.com l'interview de Jean-François Mouney, le président du directoire de Genfit.

François Berthon