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Chômage: Hollande sème le trouble sur sa promesse d'inversion

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PARIS (AFP)--A quelques heures de la publication du chiffre des demandeurs d'emploi d'octobre, François Hollande a semé le trouble en laissant entendre qu'il ne parviendrait pas à inverser la courbe du chômage dès la fin 2013, avant de réaffirm

PARIS (AFP)--A quelques heures de la publication du chiffre des demandeurs d'emploi d'octobre, François Hollande a semé le trouble en laissant entendre qu'il ne parviendrait pas à inverser la courbe du chômage dès la fin 2013, avant de réaffirmer peu après cet engagement.

Alors que le chef de l'État a fait de l'inversion de la courbe du chômage à la fin de l'année un marqueur de sa politique, la parole présidentielle était d'autant plus attendue que certains dans la classe politique doutent qu'il puisse y parvenir durablement.

"La bataille" contre le chômage "se fera mois par mois" et "prendra tout le temps qui est nécessaire", a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Ce propos, quelque peu ambigu, a été interprété comme une manière de repousser l'échéance qu'il avait lui-même fixée.

Mais, interrogé peu après par la presse, François Hollande a réaffirmé son objectif d'inversion de la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année, en répondant "oui".

Il s'en est suivi un moment de grande confusion sur le sens des propos présidentiels, de sorte que les entourages du chef de l'État et du ministre du Travail, Michel Sapin, ont été contraints de multiplier les explications auprès des journalistes pour affirmer que l'engagement d'inversion de la courbe était "évidemment maintenu".

Flottement chez les politiques

Le flottement était également perceptible chez les politiques, d'habitude prompts à réagir à la parole présidentielle. "Je réagirai quand j'aurai compris ce qu'a dit Hollande", a lâché l'un d'eux.

"Exercice de contorsion", a dénoncé Sébastien Huyghe (UMP) , "boniments et lapalissades", pour Geoffroy Didier (UMP).

"De la bataille pour l'inversion de la courbe du chômage, il faut passer à la bataille pour une baisse continue du nombre de chômeurs et l'intensifier", a dit à l'AFP le président Hollande, toujours "persuadé" de l'inversion de la courbe du chômage fin 2013.

"Il faut inscrire durablement, mois par mois, cette tendance à la baisse" et, pour cela, "il faut redoubler d'efforts", a-t-il ajouté, annonçant une intensification des contrats de génération, dispositif en faveur de l'emploi conjoint des jeunes et des seniors dans les entreprises.

En septembre, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait augmenté de 60,000, pour atteindre 3,29 millions, un record.

Cette hausse était à mettre au compte, en partie, du "bug" technique qui avait fait baisser artificiellement le nombre d'inscrits à Pôle Emploi le mois précédent. Reste que, depuis mai 2011, la progression est quasiment ininterrompue.

Depuis que le chef de l'État s'est fixé pour la première fois, en septembre 2012, l'objectif d'inverser la courbe du chômage "d'ici un an", coûte que coûte, les économistes, l'opinion et le monde syndical sont restés très circonspects.

Les restructurations en rafale, comme le récent dépôt de bilan du transporteur Mory Ducros, qui trouveront une traduction dans les chiffres du chômage début 2014, les nombreuses défaillances d'entreprises et la faiblesse persistante de la croissance économique ont alimenté les doutes.

Les organisations internationales (OCDE, FMI, Commission européenne) ont clairement dit qu'elles ne croyaient pas à un recul prochain du chômage en France. Elles pensent même que la hausse va se poursuivre en 2014.

L'Insee table simplement sur une stabilisation du taux de chômage fin 2013, à 10,6% en métropole.

Au plus bas dans les sondages, le gouvernement sait qu'il risque d'être pénalisé un peu plus dans l'opinion s'il ne parvient pas à atteindre son objectif sur le chômage, l'une des préoccupations principales des Français.

"Nous ferons reculer le chômage", a répété mardi Michel Sapin, mettant en avant le fait que celui des jeunes avait reculé pendant cinq mois consécutifs.

Le gouvernement fait valoir aussi que le bilan ne pourra être tiré qu'au début 2014. Les chiffres des inscrits à Pôle Emploi fin décembre seront en effet connus le 27 janvier et le taux de chômage au 4e trimestre 2013 sera publié par l'Insee le 6 mars.

Le président (PS) du Sénat, Jean-Pierre Bel, a appelé jeudi à "ne pas tomber dans une espèce de dramatisation" sur la date d'inversion de la courbe du chômage.

(END) Dow Jones Newswires

November 28, 2013 08:52 ET (13:52 GMT)

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