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Comment la high tech chinoise conquiert la planète boursière

Le fondateur d'AliBaba, Jack Ma, peut être fier. Son entreprise, en plein essor, contribue à la montée en puissance de la high-tech chinoise sur l'ensemble des marchés financiers mondiaux.

Le fondateur d'AliBaba, Jack Ma, peut être fier. Son entreprise, en plein essor, contribue à la montée en puissance de la high-tech chinoise sur l'ensemble des marchés financiers mondiaux. - Fabrice Coffrini - AFP

"Les géants chinois de la nouvelle économie sont en train de se tailler la part du lion au sein des indices boursiers qui prennent le pouls de l’économie mondiale. Certains sont déjà mondialement célèbres comme Ali Baba ou Baidu, d'autres le seront bientôt."

Ils font autorité dans le monde de la gestion, et leur remaniement est toujours un rendez-vous capital, suivi par toute la communauté financière. Ils, ce sont les indices mondiaux MSCI considéré comme le baromètre de référence de l’économie mondiale. Or lors du dernier remaniement de ces indices, les géants chinois de la high tech ont encore accru leur poids, consacrant une montée en puissance fulgurante.

Le bond des géants de l’internet chinois

C'est notamment le cas dans l’indice MSCI Chine, censé donner un panorama fiable de l’ensemble de l’économie du pays, avec tous les critères de transparence possible pour l’investisseur étranger.

La part des sociétés high tech dans cet indice va passer de 26% à 40%. A titre de comparaison, sur le CAC40, trois sociétés seulement représentent la high tech: Orange, Cap Gemini et, depuis peu, Nokia, coté à Paris après son rachat d’Alcatel Lucent.

Une vraie illustration en chiffres de ce que les analystes de BNP Paribas perçoivent comme "l’amélioration de la chaîne de valeur en Chine, et de la réorientation par la réforme du PIB du pays vers une économie plus axée sur les services".

Les nouveaux entrants dans l’indice opèrent dans des secteurs très variés de la nouvelle économie, avec des géants mondialement connus comme Alibaba dans le l’e-commerce, ou Baidu, le moteur de recherche internet.

Des Licornes à découvrir

Mais les autres lauréats ont des noms bien moins clinquants, comme les voyagistes en ligne CTrip.com et Qunar, le portail immobilier Soufun, ou le réseau social YY, qu’il va falloir apprendre à connaître.

De véritables "licornes" chinoises, affichant une croissance exponentielle, qui les rend incontournables. A tel point que la part des autres secteurs plus traditionnels de l’économie chinoise, son industrie et ses banques, va sensiblement diminuer.

A titre d’exemple, le poids des valeurs financières dans l’indice MSCI Chine recule de 40 à 33% d’un coup, malgré la taille gigantesque des banques et des assureurs chinois! Il s’agit à n'en pas douter d’une véritable lame de fond. Et l’inclusion dans le seul indice chinois de ces nouvelles valeurs high tech, va augmenter d’un coup le poids total de l’économie chinoise dans les indices plus larges, asiatiques et émergents.

Le poids des sociétés chinoises dans l’indice MSCI Asie-Pacifique (qui n’inclue pas le Japon), va ainsi passer de 22 à 26%. Et sur l’indice MSCI global des marchés émergents, les groupes chinois représentent non plus 25% mais quasiment 30%. Un bond sans précédent. Le tout au détriment des sociétés cotées coréennes, taïwanaises et indiennes aussi puissante que Samsung, LG, Foxconn ou Infosys. 

L’Europe bien isolée

Ce changement peut paraître extrêmement technique, mais il reflète l’extraordinaire puissance des nouveaux moteurs de l’économie chinoise. Et face à ces mastodontes, aux géants américains toujours en pleine croissance que sont Google, Amazon et Facebook, l’Europe paraît singulièrement en retard en matière de prise en compte de cette extraordinaire mutation.

Antoine Larigaudrie