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Comment Olivier Delamarche est devenu l’analyste financier le plus "populaire" de France

Olivier Delamarche a cofondé la société de gestion de portefeuille Platinium.

Olivier Delamarche a cofondé la société de gestion de portefeuille Platinium. - O.D.

Grande gueule, franc-tireur, le fondateur de la société Platinium agace. A tel point qu'il est devenu le chouchou d'un public qui ne se limite pas au monde de la finance. Portrait.

"Je suis plutôt sympa, sauf quand je parle des marchés". Jamais la langue dans sa poche, rarement consensuel, Olivier Delamarche n’a pas vraiment l’habitude de se laisser faire.

Ses cibles sont d’ailleurs clairement identifiées: "je dois avouer que je ne supporte pas les cons, je fais du racisme primaire anti-cons. Malheureusement, il y en a pas mal dans le métier !", affirme le cofondateur de Platinium Gestion dans un sourire.

Ses amis dans le métier, eux, se limitent à "quelques personnes dans la finance, une personne dans le diamant, et quelques autres qui font autre chose", détaille-t-il sans jamais citer de noms. "Je ne suis pas un homme de réseaux, je ne suis pas sorti d’une grande école, je ne suis pas franc-maçon, etc. Maintenant, je connais un peu de monde. Après 25 ans de métier, ce serait dommage !"

"Pas un caractère de diplomate"

Sur BFM Business, où il intervient dans l’émission Intégrale Placements, le ton tranche avec la plupart de ses contradicteurs, dont certains se retrouvent régulièrement dans son viseur (dont un en particulier, que les auditeurs les plus fidèles reconnaîtront). Et si certains de ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme parfois méprisant, lui dément… à moitié. "Certains sont malhonnêtes intellectuellement, ne connaissent pas leurs dossiers ni leurs chiffres. Pour eux, je n’ai que du mépris car ils entubent tout le monde depuis des années. Et effectivement, peut-être que ça se voit…" dit celui qui admet "ne pas avoir un caractère de diplomate".

Le franc-parler d’Oliver Delamarche séduit en tout cas bien au-delà du cercle restreint des pros de la finance. Chacune de ses interventions sur BFMBusiness est visionnée par des milliers d’internautes. Depuis le début de l'année, ses vidéos ont ainsi été vues plus de 600.000 fois. Une popularité due à l’art du contrepied qu’il maîtrise presque parfaitement.

Ni de gauche, ni de droite

Pour autant, Olivier Delamarche assure ne "pas en rire du tout, ni en jouer. Je suis contre le consensus car le consensus se trompe 99% des fois. Mais je serais heureux que la situation économique s’améliore". L’analyste refuse toute étiquette politique. S’il critique régulièrement l’exécutif socialiste, il tient à rappeler que "lorsque Christine Lagarde et Nicolas Sarkozy étaient au pouvoir, je ne me gênais pas pour taper dessus quand ils disaient une connerie. Et ça arrivait souvent !"

Et finalement, peu importe si ses analyses –résolument pessimistes – sont plébiscitées par certains sites d’extrême droite, voire d’extrême gauche. "Il y a déjà eu plusieurs interviews reprises sur le site officiel du FN, par exemple. Simplement, comme je dis depuis le départ que l’euro est une bêtise, certains tentent de récupérer mes propos. Ca me dérange, mais on ne peut rien y faire", se défend-t-il, avec le fatalisme qui le caractérise finalement si bien.

Y.D.