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Compétitivité: le FMI pour un allègement des charges et une réforme du marché du travail

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PARIS (Dow Jones)--Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé lundi que l'amélioration de la compétitivité était le "défi majeur" à relever pour la France, en publiant les conclusions de sa mission de consultation de 2012 sur l

PARIS (Dow Jones)--Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé lundi que l'amélioration de la compétitivité était le "défi majeur" à relever pour la France, en publiant les conclusions de sa mission de consultation de 2012 sur le pays, le jour même où le commissaire à l'Investissement, Louis Gallois, a remis au gouvernement son rapport sur la compétitivité.

"Dans la mesure où les risques d'instabilité financière diminuent, et dans une perspective de résolution graduelle de la crise de la zone euro, le manque de compétitivité de l'économie française émerge comme le défi majeur de la stabilité macroéconomique, la croissance et la création d'emplois", précise le FMI dans les conclusions de sa mission de consultation.

Le Fonds prévoit une croissance "limitée" du produit intérieur brut de la France, qui devrait atteindre 0,4% en 2013, après 0,1% en 2012.

Le FMI insiste particulièrement sur la nécessité de "soutenir l'effort budgétaire sur le moyen terme", recommande de corriger les "dysfonctionnements du marché du travail qui entravent l'investissement et l'emploi" et "d'accroître la concurrence dans le secteur des services".

"La perte de compétitivité est antérieure à la crise actuelle, mais elle risque de devenir encore plus sérieuse si l'économie française ne s'adapte pas au même rythme que ses partenaires commerciaux en Europe", estiment les auteurs de ce rapport, citant "notamment l'Italie et l'Espagne, qui, après l'Allemagne se sont engagées dans des réformes en profondeur de leurs marchés du travail et des services".

Estimant que les "dysfonctionnements et les rigidités du marché du travail et du secteur des services sont au coeur du problème de compétitivité" de la France, le FMI recommande notamment au gouvernement d'encourager les partenaires sociaux à se mettre d'accord sur "un ajustement du temps de travail au niveau des entreprises" et à "accroître la sécurité judiciaire dans le cadre des procédures de licenciement".

Concernant le coût du travail, le FMI estime qu'une "réduction des cotisations patronales pourrait contribuer à améliorer la compétitivité", sous certaines conditions, en veillant notamment à ce que cette réduction s'applique à l'ensemble des secteurs économiques.

Le Fonds recommande de transférer le coût des allègements de cotisations patronales vers les taxes indirectes, comme la TVA, plutôt que d'augmenter la CSG (contribution sociale généralisée), une mesure qui n'aurait "probablement que des effets temporaires".

Enfin, le Fonds suggère au gouvernement de s'assurer que "l'épargne soit intermédiée de façon efficace alors même que les banques et les assurances s'adaptent aux nouvelles normes prudentielles", afin d'encourager l'épargne de long terme.

Ces recommandations interviennent alors que commissaire à l'Investissement, Louis Gallois, a remis lundi matin au gouvernement son rapport sur la compétitivité française.

"Nous avons besoin d'une véritable mobilisation et, je n'ai pas peur de dire, d'un véritable patriotisme solidaire", a-t-il déclaré après la remise de son rapport au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. L'ancien président exécutif d'EADS (EAD.FR) a notamment recommandé un allègement de 30 milliards d'euros des charges sociales.

Louis Gallois préconise "22 mesures principales", dont une diminution de 20 milliards d'euros des cotisations patronales et de 10 milliards d'euros des cotisations salariales.

Concernant l'ajustement budgétaire, le FMI recommande que l'effort repose "davantage sur une réduction des dépenses publiques", plutôt que sur une hausse de la fiscalité, dont "l'alourdissement en 2012 et 2013 réduit encore les incitations au travail et à l'investissement et met la France dans une position de désavantage compétitif vis-à-vis de ses pairs".

Les économistes du FMI avertissent toutefois contre les risques liés à une politique d'austérité trop brutale. Si "la faiblesse de l'activité économique dans la zone euro (y compris en France) persistait, la France, ses partenaires européens et les institutions européennes devraient conjointement revoir la rapidité de l'ajustement budgétaire de la zone" afin de soutenir la reprise économique.

-William Horobin et Marc Daniel, Dow Jones Newswires; william.horobin@dowjones.com; marc.daniel@dowjones.com

Gabriele Parussini et Marion Issard ont contribué à cet article.

(END) Dow Jones Newswires

November 05, 2012 09:00 ET (14:00 GMT)

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