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La décision de S&P ne perturbe pas les marchés

A la Bourse de Paris, l'impact de la dégradation de la note de la dette publique française a peu d'impact.

A la Bourse de Paris, l'impact de la dégradation de la note de la dette publique française a peu d'impact. - -

A l'ouverture de la Bourse, ce vendredi 8 novembre, la décision de l'agence de notation américaine de dégrader la note de la dette de la France n'a pas d'effet particulièrement notable sur les marchés.

Il ne se passe rien! C'est ainsi qu'on pourrait résumer la réaction des marchés en Europe, ce vendredi 8 novembre, alors que l'agence de notation américaine Standard & Poor's a annoncé la dégradation de la note de la dette publique française.

Sur l'obligataire, il faudra de toute façon attendre la prochaine émission de dette du Trésor français, prévue pour lundi 11 novembre, pour constater des évolutions réelles du coût de financement de la France.

Pour le moment, on ne peut que constater les mouvements sur le second marché, là où des investisseurs privés échangent et cotent de la dette française. Et là, le taux de la dette à dix ans a subi une très légère pression ce matin, en passant de 2,20 à environ 2,26%.

Mais à la mi-journée, il est redescendu à 2,19%. "Un taux extrêmement bas, y compris comparé à celui de ces dernières années pour la France", constate François Chaulet, directeur associé chez Montségur Finance.

L'emploi américain en ligne de mire

Plus globalement, les marchés gardent leur calme. Le CAC 40 baisse de 0,7% à l'ouverture, et le Dow Jones se replie de 0,6%. Les places financières semblent même passer à autre chose. Ce vendredi, la préoccupation première des investisseurs est l'emploi américain, dont les chiffres devraient être publiés cet après-midi.

L'euro, lui, est déjà remonté pour atteindre son niveau de jeudi, à 1,34 dollar, au lendemain d'une journée marquée d'une certaine volatilité en raison de l'annonce de la Banque centrale européenne de la baisse de son principal taux directeur, de 0,50 à 0,25%. La monnaie européenne a certes connu un petit coup de mou au moment de la publication du communiqué de S&P, mais elle s'est immédiatement reprise.

Que les marchés relativisent l'annonce n'étonne pas le directeur de Montségur Finance. "Les analystes financiers n'attendent pas les agences de notation pour se faire leur opinion sur la dette", souligne-t-il au micro de Guillaume Paul sur BFM Business. D'autant que la majeure partie d'entre eux "avait déjà intégré la sanction depuis de nobreux mois, quand S&P avait placé la France sous surveillance négative", ajoute François Chaulet.

La réaction est toutefois plus sensible du côté du secteur bancaire. Société générale baisse ainsi de 1,7%, Crédit Agricole de 1,2%, et BNP Paribas de 0,8%. Mais rien de bien méchant. L'agence S&P a pourtant précisé ce vendredi matin que la dégradation de la note française n'affecterait en en rien celle des grandes banques hexagonales. L'agence estime en effet que "le gouvernement français continuerait de soutenir ces banques systémiques en cas de crise financière".

Antoine Larigaudrie et Nina Godart