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Deinove veut accélérer dans les biocarburants et la chimie verte

Deinove lance une augmentation pour accélérer ses projets dans le bioéthanol deuxième génération et la chimie verte

Deinove lance une augmentation pour accélérer ses projets dans le bioéthanol deuxième génération et la chimie verte - Deinove

La société de "cleantech" a vu son cours de Bourse chuter vendredi de 17,6% à 5,14 euros, le jour de l'annonce du lancement d'une augmentation de capital de 9,3 millions d'euros. L'un de ses partenaires, le champion espagnol des énergies renouvelables Abengoa, est au bord de la faillite.

Deinove et Abengoa avaient signé le 3 juin 2014 un accord portant sur le développement du bioprocédé de Deinove pour la production de bioéthanol de 2ème génération. Ce procédé utilise une bactérie déinocoque sélectionnée par Deinove pour digérer et transformer des résidus agricoles en éthanol à coût compétitif.

Or, Abengoa a annoncé mercredi 25 novembre avoir entamé avec ses créanciers des discussions en vue d’une mise en faillite.

L'échec des négociations avec l'équipementier automobile Gestamp, qui devait lui apporter 350 millions d'euros d'argent frais, a en effet précipité Abengoa au bord du dépôt de bilan. Le groupe dispose de quatre mois pour tenter de parvenir à un accord avec ses créanciers, faute de quoi il devrait se déclarer en faillite.

Pour Deinove, qui annonçait il y a quelques jours avoir réussi son étape de production-industrielle de bioéthanol de 2ème génération (2G) dans un fermenteur de 300 litres, la nouvelle tombe plutôt mal.

Le projet Deinol se poursuit

Pour autant, le projet Deinol de bioéthanol de 2ème génération "se poursuit malgré les difficultés d'Abengoa", commente vendredi le courtier Portzamparc, confirmant sa recommandation "Acheter" sur Deinol.

Logiquement, le broker abaisse son objectif de cours à 14 euros sur la valeur, au lieu de 18,3 euros auparavant dans la mesure où il est pour l’instant "impossible de déterminer ce que vont devenir les sites industriels de biocarburant d'Abengoa" (reprise par un tiers, redéploiement, fermeture…).

Mais la collaboration avec Abengoa "n'est qu'une des composantes du projet Deinol qui intègre d'autres partenaires sur lesquels nous avions moins d'éléments", fait remarquer le courtier.

Deinove a en effet diversifié le risque pour développer sa technologie dans les biocarburants en signant des partenariats avec Suez (pour la valorisation des déchets urbains en biocarburant) et l’américain Tyton (producteur d’un nouveau type de biomasse, le tabac énergétique), tandis que des discussions sont en cours avec d’autres partenaires potentiels dont l’identité n’est pas (encore) connue.

D'après Portzamparc, "les contrats de développement signés avec Suez et Tyton sont susceptibles d'être valorisés puisqu'ils peuvent se transformer en accord commerciaux en 2017/2018 sous réserve de franchir plusieurs jalons technologiques".

Plus globalement, le courtier juge que les qualités intrinsèques de la société et la qualité de sa plate-forme technologique "ne sont [absolument] pas remises en causes.

Concernant l'autre programme phare de la société, Deinochem (chimie verte), Portzamparc intègre d'ailleurs désormais les projets liés aux caroténoïdes et autres spécialités qu'il avait initialement considérés "trop lointains".

Augmentation de capital

Pour financer ses différents programmes, Deinove a justement lancé vendredi une augmentation de capital de 9,3 millions d'euros.

Grâce à cette opération en préparation depuis plusieurs mois - dont le timing est donc indépendant des déboires d'Abengoa -, la société compte accélérer ses projets dans les biocarburants et la chimie verte (projets Deinol et Deinochem).

Les actionnaires peuvent souscrire du 30 novembre au 14 décembre 2015 inclus au prix de 4,50 euros par action, la décote proposée pouvant d'ailleurs expliquer -du moins en partie- la forte baisse du cours de bourse de vendredi. 

D'ores et déjà, les fonds gérés par Truffle Capital, actionnaires de la société, se sont engagés à souscrire à l'opération pour un montant maximum de 1,5 million d’euros. De plus, 14 investisseurs (actionnaires et non encore actionnaires) se sont engagés à souscrire pour un montant de 4 millions d’euros.

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François Berthon