Elon Musk unifie son empire des énergies vertes
Fabriquer de l’énergie propre de bout en bout. Tel est l’objectif d’Elon Musk, qui va réunir ses deux principales créations sous un toit commun, un toit qui plus est couvert de panneaux solaires.
Car si Elon Musk a épaulé les fondateurs de Tesla, géant américain de la voiture électrique, dont il est devenu à la fois patron et figure emblématique par la suite, il est aussi le fondateur et premier actionnaire de Solar City, leader américain de la fabrication et de l’installation de panneaux solaires pour l’habitat et les entreprises.
Logique du "tout en un"
"Ainsi, nous sommes en train de créer la première entreprise mondiale d’énergie intégrée verticalement", explique le milliardaire, qui veut et va présider selon lui, "le seul groupe à être capable de fournir de l’énergie propre du début à la fin, de la production à la consommation."
Concrètement, l’opération va prendre la forme d’un échange d’actions, Tesla proposant l’équivalent de 26,5 à 28,5 dollars par titre Solar City. Une belle prime sur le spécialiste du solaire, de 25 à 35% sur le dernier cours de bourse.
Synergies et recherche en commun
Elon Musk, qui dispose de 19% du constructeur Tesla et de 22% de Solar City, s’abstiendra de voter, puisqu’il est actionnaire majeur des deux groupes, et laissera les actionnaires donner leur accord à cette nouvelle stratégie.
Industriellement, le projet a toute sa cohérence, car il va vers plus d’efficacité en matière de structure. Grâce à l’unification des forces, les deux joyaux de la galaxie Elon Musk vont pouvoir cohabiter, créer des synergies d’ingénierie, de recherche et de développement, et aussi pouvoir financer plusieurs nouveaux axes de recherche, notamment les centrales à énergies individuelles.
Rééquilibrer les forces
Financièrement, le milliardaire a tout intérêt à le faire, car il permet de rééquilibrer les forces au sein de ses participations. Solar City perd 63% en bourse sur un an, alors que Tesla n’en perd que 18, et gagne même 700% sur 5 ans!
Le groupe Solar City, malgré sa position de leader aux États-Unis, a le même problème que tous les acteurs mondiaux du marché des panneaux solaires: un développement industriel exponentiel, mais soumis à la volatilité des politiques d’incitation fiscale des gouvernements, ainsi que celle des coûts des matières premières, face à la nécessité d’investissements très lourds.
Innovations tous azimuts
Solar City, par exemple, a annoncé il y a 2 ans le début de la construction de la plus grande usine de panneaux solaires du monde, avec une production équivalent à 1 gigawatt de capacité par an.
La même année, le groupe a même innové en lançant sur internet un guichet de vente de ses propres obligations, pour financer son développement! Les premiers "Solar Bonds", ou "Obligations Solaires"...
Souci de cohérence
Mais malgré cela, et face à une activité de vente et d’installation très fluctuante, Solar City n’a jamais fait un cent de bénéfice depuis sa création en 2006.
En unifiant son empire, et en adossant Solar City à Tesla, qui va nettement mieux, avec une activité en plein boom (les premiers bénéfices sont prévus l’année prochaine), Elon Musk donne aux deux plus grands projets de sa vie d’entrepreneur une cohérence, et une très forte visibilité de long terme.