Euro Disney a été pénalisé à la fois par les attentats et les grèves

Le parc d'attraction francilien continue de souffrir de la chute de la fréquentation touristique liée au terrorisme, tandis que les charges augmentent, laissant présager d’une nouvelle dégradation des comptes.

Sans surprise, l’activité d’Euro Disney a été pénalisée au troisième trimestre (exercice 2015-2016 clos fin juin) par le contexte des attentats, avec un chiffre d’affaires en recul de 9% à 327 millions d’euros. Destination touristique la plus visitée en Europe, Disneyland Paris continue logiquement de subir la désaffection des touristes étrangers pour la France et plus particulièrement Paris.

Des "éléments externes difficiles"

Comme l’explique Catherine Powell, qui a pris les fonctions de présidente d'Euro Disney S.A.S. en juillet en remplacement de Tom Wolber, le groupe a donc pâti de "vives inquiétudes en termes de sécurité publique suite aux évènements de Paris et Bruxelles". Mais pas seulement.

En effet, "le troisième trimestre a [aussi] été marqué par des éléments externes difficiles qui ont impacté le secteur touristique parisien tels que des mouvements de grèves [et] des conditions météorologiques exceptionnellement mauvaises et des inondations", indique la dirigeante.

Et il y a peu de chance que les choses s’améliorent d’ici la fin de l’exercice. Pour les analystes d’Oddo Securities en effet, "le retard pris ne sera pas rattrapé sur le quatrième trimestre du fait d'une forte inertie sur les fenêtres de réservation, surtout pour la clientèle hors France".

Dégradation prévisible des comptes

En parallèle, les charges d’exploitation ont augmenté en raison de la poursuite des investissements dans l'offre de divertissements et dans la rénovation des hôtels, en particulier dans le cadre des préparatifs du 25e anniversaire d’Euro Disney l'an prochain. Face à la menace d’attentats, des coûts de sécurité supplémentaires ont aussi été engagés.

Le groupe prévient que ces investissements, combinés à la baisse du chiffre d'affaires, ont entraîné "une dégradation de [sa] performance financière" sur la période, alors que la perte nette du groupe s’était déjà creusée à 183,8 millions d’euros au premier semestre.

Obligé de tirer sur sa ligne de crédit

Un an et demi après la recapitalisation de l'entreprise, ces performances négatives ont d'ores et déjà entamé son niveau de liquidité. Euro Disney a dû procéder à un premier tirage de 40 millions d'euros sur la ligne de crédit réutilisable de 350 millions d'euros accordée par sa maison mère, The Walt Disney Company.

Après la clôture du troisième trimestre, le groupe a procédé à un tirage supplémentaire de 90 millions d'euros. En fonction de sa performance future, Euro Disney pourrait être amené à effectuer de nouveaux tirages sur cette ligne de crédit.

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François Berthon