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La pause fiscale ne doit pas empêcher les réformes fiscales !

Retrouvez Jean-Marc Daniel tous les jours à 7h50.

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LES COULISSES DE L'ECO - Le premier ministre a annoncé une pause fiscale pour 2015. Faut-il se dire que l’on va enfin respirer ? En fait, les impôts sont à un tel niveau qu’une hausse globale devient inenvisageable mais des réaménagements sont nécessaires.

Deux remarques : Pasqua disait « les promesses n’engagent que ceux qui les croient » ! Mais Fabius en 2000 déclarait « nous perdrons les prochaines élections moins à cause de la droite que des impôts ». Et comme les socialistes les ont effectivement perdues, on peut considérer qu’il y a une prise de conscience de ce que Moscovici appelle le ras le bol fiscal. Mais 2015, c’est encore loin. Et il y a trois menaces : l’après élections municipales qui est souvent ravageur sur le plan fiscal ; une croissance qui resterait atone ; et les dérives des dépenses sociales auxquelles on répondrait par la fiscalité. Il ne faut pas se tromper dans ce domaine. La santé va coûter de plus en plus cher et il faudra mettre en regard des dépenses des recettes nouvelles.

Est-ce possible néanmoins cette pause ?

C’est toujours possible mais il ne faudrait pas que cela se traduise par un abandon de toute réforme. L’impôt sur le revenu qui aura 100 ans l’année prochaine est vieux et incohérent. 50% des ménages ne le paient pas et 2% en paient la moitié. La fiscalité locale, elle, date de la fin de la Révolution et les « experts » du Centre d’analyse économique voudrait revoir la partie taxe foncière. Il y a des choses à faire. Le pire serait, après le matraquage, l’inertie.

Quelles devraient être les tendances ?

Le tout nouveau « président des entreprises » devrait réorienter la fiscalité vers un allégement des impôts des entreprises. Cela veut dire que les ménages en 2015, d’une façon ou d’une autre paieront plus. La facture nouvelle dépendra des économies réalisées, de la réalité des 60 Mds € d’économie qui sont comme l’arlésienne de la littérature : on en parle mais on ne les voit jamais.

Jean-Marc Daniel