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Fusions-acquisitions: plus une entreprise est gourmande, plus ses actionnaires sont récompensés

Pac Man, le héros de jeux vidéos souvent utilisé pour résumer l'appétit de rachats des sociétés

Pac Man, le héros de jeux vidéos souvent utilisé pour résumer l'appétit de rachats des sociétés - Brokensphere - Flickr - CC

Alors que deux méga opérations de fusions-acquisitions viennent d'être annoncées, le Boston Consulting Group vient de publier une étude montrant que plus les entreprises sont friandes de rachats, plus elles offrent de la richesse à leurs actionnaires.

En l'espace de deux jours, deux méga fusions-acquisitions viennent d'être annoncées. Le rachat d'EMC par Dell pour 67 milliards de dollars constitue la plus grande opération de l'histoire de la high tech tandis que celui du brasseur SABMiller par son rival AB Inbev (122 milliards de dollars, dette comprise) entre dans le top 5 des plus grandes opérations de tous les temps.

Le timing est donc on ne peut plus judicieux pour le Boston Consulting Group. Le célèbre cabinet américain a publié ce mardi 13 octobre son rapport 2015 sur les "M&A" ("mergers and acquisitions"), c'est à dire les fusions-acquisitions en anglais (et dans le jargon financier). Le BCG vient rappeler que l'actuelle vague de fusions et acquisitions s'inscrit dans une période bénie pour le marché. Entre 2013 et 2014, celui-ci a bondi de 20% pour atteindre 2.000 milliards de dollars. Et le premier semestre de 2015 représentait "déjà 65% de la valeur totale de 2014", observe le cabinet. 

Un appétit rentable

Mais le principal enseignement de l'étude se situe ailleurs: plus une entreprise engloutit d'autres sociétés, plus elle crée de la richesse pour ses actionnaires. Le BCG a ainsi pris dans sa base de données de fusions-acquisitions 19.000 entreprises et a regardé l'évolution de leur "Total Shareholder Return" (TSR). Soit, pour faire simple, le taux de rentabilité annuel moyen de l'investissement d'un actionnaire dans une société cotée.

Le cabinet observe que sur une longue période (25 ans), ce sont les sociétés qui ont fait le plus d'acquisitions qui offrent le meilleur rendement à leurs actionnaires. Celles qui ont racheté plus de 25 entreprises affichent ainsi un taux de rentabilité moyen par an de 11,6%. Soit bien plus que celles qui ont privilégié la croissance en interne (+5,6% par an).

Même les entreprises qui ont eu un appétit modéré (6 à 25 rachats en 25 ans) affichent un taux supérieur, à 8,8%. En fait, seules les sociétés qui ne se contentent que d'un à cinq rachats (ce que le BCG appelle des "one-timers") ont des performances médiocres (+3,5%).

J.M.