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Interview de Didier Brédy, PDG d'Ekinops.

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(CercleFinance.com) - Didier Brédy, PDG d'Ekinops, spécialiste des solutions de transport optique destinées aux opérateurs télécoms, répond aux questions de Cercle Finance, dans le cadre de l'opération d'introduction en Bourse de la société

(CercleFinance.com) - Didier Brédy, PDG d'Ekinops, spécialiste des solutions de transport optique destinées aux opérateurs télécoms, répond aux questions de Cercle Finance, dans le cadre de l'opération d'introduction en Bourse de la société créée en 2003.

Pour précisions, l'offre à prix ouvert (OPO), principalement destinée aux personnes physiques, et le placement global, principalement destiné aux investisseurs institutionnels, se sont ouverts vendredi dernier et clôtureront le 24 avril, tandis que les négociations sur le marché réglementé de NYSE Euronext à Paris doivent débuter le 2 mai prochain, selon le calendrier indicatif.

Cercle Finance: Tout d'abord, parlez-nous des activités de la société.

Didier Brédy: Ekinops est un spécialiste de la transmission sur la fibre optique. Nous sommes donc un équipementier télécom qui fournit des solutions de transmission de fibre optique à de nombreux opérateurs télécoms haut débit comme Free, Global Crossing, etc...

Notre avantage concurrentiel réside dans des solutions basées sur une technologie logicielle propriétaire (T-Chip), qui remplace une dizaine de puces des équipementiers historiques, et permettent le déploiement d'infrastructures optiques à très haut débit.

La société, labellisée entreprise innovante par OSEO depuis juin 2010 et comptant 60 collaborateurs, développe un modèle 'fabless', c'est-à-dire que les équipements sont assemblés par nos partenaires en France.

Nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 10,2 millions d'euros en 2012 et de 55 millions d'euros en cumulé depuis 2006. Au quatrième trimestre 2012, Ekinops a enregistré un chiffre d'affaires de 4,06 millions d'euros, en croissance organique de 123%.

Cette dynamique s'est poursuivie au premier trimestre 2013 avec une progression des ventes de 97% à 4,34 millions.

Depuis la fin de l'année dernière, un nouveau produit, le 100G, contribue à la croissance du groupe et doit permettre un réel décollage de l'activité dans les prochains mois.

Il doit d'abord équiper les réseaux longues distances puis dans un second temps, les plus courtes distances, marché à très fort potentiel sur lequel existent de vrais besoins, en raison de l'explosion du trafic des données.

CF: Quelles sont donc les perspectives du groupe?

DB: Elles sont très favorables. En effet, le marché des équipements de transport optique est à l'aube d'un nouveau cycle majeur d'investissements technologiques.

Les opérateurs télécoms doivent investir pour développer et adapter leurs infrastructures aux nouveaux usages (3G, 4G, Cloud..), avec un trafic de données qui explose à plus de 30% par an.

Le marché des équipements de transport optique 10G et 100G est estimé à quatre milliards de dollars en 2013 et devrait être porté à 7,8 milliards à l'horizon 2017, soit une croissance annuelle moyenne de 18% sur quatre ans.

La Russie, l'Europe de l'Est, l'Afrique et les Etats-Unis sont des zones clés pour le groupe qui se trouve en mesure de gagner des parts de marché importantes sur ces marchés.

La stratégie d'Ekinops consistait jusqu'à présent à gagner des contrats majoritairement auprès d'acteurs de taille moyenne, réalisant moins de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Les forces commerciales seront mobilisées à terme pour démarcher également les plus gros opérateurs mondiaux.

Par ailleurs, la marge brute a souffert des investissements menés pour développer le 100G mais le groupe entend retrouver un niveau normatif de plus de 50% d'ici quelques mois, notamment grâce à la récupération totale de la technologie au second semestre, actuellement en partie entre les mains d'un partenaire.

CF: Comment comptez-vous utiliser les fonds levés lors de l'introduction en Bourse et pourquoi avoir choisi de mener une telle opération?

DB: Tout d'abord, nous emploierons une bonne partie des fonds, environ les deux tiers, pour renforcer les équipes commerciales et marketing, pour pénétrer de nouveaux marchés et convaincre de nouveaux clients, notamment des opérateurs leaders.

En outre, nous augmenterons les effectifs R&D et services support, dans le but d'élargir la gamme de produits et consolider l'avance technologique.

Nous avons choisi de nous introduire en Bourse pour gagner en visibilité et nous donner les moyens de nos ambitions. D'où notre entrée sur Euronext et non pas Alternext.

Nous souhaitons améliorer notre force de frappe afin de donner un véritable coup d'accélérateur au chiffre d'affaires. Le newsflow devrait être assez riche dans les semaines qui viennent, avec l'annonce de plusieurs contrats majeurs.

L'opération, qui valorise la société à 27 millions d'euros en milieu de fourchette, devrait conduire à un flottant significatif, permettant une bonne liquidité du titre.

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