BFM Patrimoine
Placements

IPO: une année 2014 satisfaisante mais… peut mieux faire!

Il y a eu 546 introductions en Bourse en Asie-Pacifique.

Il y a eu 546 introductions en Bourse en Asie-Pacifique. - Mohd Rasfan - AFP

L'année 2014 est la meilleure année depuis 2010 pour les introductions en Bourse. Néanmoins, elle n'a pas été aussi bonne que ce que laissait prévoir le début d'année, le quatrième trimestre ayant connu un ralentissement.

"2014 a été une bonne année pour les introductions en Bourse dans le monde". C'est le constat réalisé par le cabinet EY. Et ce, tant en nombre d'opérations qu'en terme de montants levés. En effet, 1.206 opérations ont été recensées, pour 256,5 milliards de dollars levés, soit une augmentation de 35% en volume et de 50% en valeur par rapport à 2013. Il s'agit d'ailleurs de la meilleure année depuis 2010.

"La combinaison d'une faible volatilité pour l'essentiel de l'année, de bons résultats d'entreprises et un manque d'alternative en termes d'investissements a concentré l'appétit pour le risque vers les actions", explique le cabinet.

Pour autant, si l'année 2014 a été bonne, elle n'a pas été épique. "La volatilité sur les marchés actions dans le monde en octobre s'est traduite par un quatrième trimestre 2014 qui a déçu les attentes", souligne le cabinet de conseil.

Nombreuses IPO en Asie-Pacifique

Cette année, les Etats-Unis ont mené la danse en termes de capitaux levés, avec 288 opérations pour 95,2 milliards de dollars, soit le plus grand nombre d'opérations depuis 2004 et le plus haut niveau de capitaux levés depuis 15 ans, poursuit EY.

Le Nasdaq, indice des valeurs technologiques de la Bourse de New York, a concentré le plus grand nombre d'opérations au monde tandis que le NYSE était en tête du point de vue des montants, même en excluant la méga opération d'Alibaba.

Les opérations ont été les plus nombreuses dans la région Asie-Pacifique, avec 546 introductions en Bourse pour 81,4 milliards de dollars levés. Même si aucun secteur ne concentre plus de 16% des opérations à travers le monde, la santé tient le haut du pavé en nombre d'opérations (193, soit 16% du total), suivi du secteur technologique (167, soit 14%) et de l'industrie (142 soit 12%).

Du point de vue des capitaux, le secteur technologique se place en tête avec 50,2 milliards de dollars levés, dont près de la moitié par le géant chinois du commerce en ligne Alibaba.

Excellent cru à Paris

Le marché des introductions en Bourse sur la place de Paris ralentit nettement en cette fin d'année, après un premier semestre particulièrement dynamique marqué par plusieurs opérations emblématiques, relève une étude publiée lundi par KPMG. Le cabinet de conseil note que la Bourse de Paris n'a accueilli en son sein que sept nouvelles entreprises au troisième trimestre, dont cinq sur Euronext et deux sur Alternext, qui est réservée aux petites et moyennes entreprises.

Du fait d'une volatilité accrue sur les marchés en cette fin d'année, certaines sociétés ont décidé de repousser à 2015 leur IPO, comme l'entreprise de blanchisserie industrielle Elis et le groupe d'ingénierie électrique Spie. "La conjoncture économique et géopolitique ainsi que les reports d'introductions pourraient laisser présager une fin d'année 2014 plus calme que prévu", prévient Jean-Pierre Velensi, associé chez KPMG, cité dans l'étude.

Et ce, "après un deuxième trimestre explosif tant en nombre d'introduction en Bourse qu'en montant de fonds levés". L'année 2014 s'annonce cependant d'ores et déjà comme un excellent cru pour la Bourse de Paris, avec sur neuf mois 21 opérations, ayant permis de lever 4,3 milliards d'euros de fonds sur Euronext, soit bien plus que pour l'ensemble de 2013 qui avait vu 15 introductions en Bourse pour 1 milliard d'euros.

Pour 2015, "les entreprises pourraient être plus prudentes", estime le cabinet. "Avec l'abaissement des perspectives du FMI pour la croissance mondiale, le retour attendu de la volatilité, l'année 2015 pourrait être plus complexe pour le marché mondial des introductions en Bourse", souligne l'étude, qui s'attend toutefois à voir l'économie s'améliorer en cours d'année et donc "2015 finir légèrement devant 2014".

Diane Lacaze