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L’hypertension artérielle ne sera plus remboursée à 100%

L'hypertension artérielle ne sera plus remboursée intégralement.

L'hypertension artérielle ne sera plus remboursée intégralement. - -

Le Conseil d’Etat a rejeté le recours déposé par des associations de patients, l’hypertension artérielle va donc être retirée de la liste des maladies prises en charge à 100% par la Sécu. Les professionnels de la santé s’inquiètent.

Coup dur pour plus de 4 millions de Français qui souffrent d’hypertension artérielle sévère: cette maladie ne sera plus prise en charge à 100% par la Sécurité sociale. Le Conseil d’Etat a rejeté mercredi le recours déposé par les associations de patients comme l'Alliance du Cœur, la Fédération française de cardiologie et la Société française de cardiologie.

« Un décès plus rapide »

L’hypertension artérielle sévère va être retirée de la liste des affections longue durée qui donne droit à une prise en charge à 100% de la Sécurité sociale. Résultat, les patients vont devoir payer en moyenne 200 euros par an en médicaments et visites chez le cardiologue. Pour les malades, la situation est grave. « Si je n’ai pas les moyens de m’offrir un traitement ou une opération, toutes les visites qui sont associées, je ne pourrai pas me faire soigner, s’inquiète Valérie Firécka, 47 ans, atteinte d’hypertension artérielle. Une pathologie cardiaque qui n’est pas soignée, ça implique un décès plus rapide. On ne se rend pas compte parce qu’on met toujours en avant des pathologies comme le cancer et on ne parle pas trop des pathologies cardio-vasculaires. S’il n’y a plus de prises en charge, c’est très très grave ».

« C'est une bombe à retardement »

Cette disposition, prévue dans le budget de la Sécu 2011, doit permettre d'économiser 20 millions d'euros à l'Etat. Pourtant, selon Claire Mounier Vehier, vice-présidente de la Fédération française de cardiologie, la mesure pourrait se révéler coûteuse à long terme. « C’est grave car il y a un risque qu’il y ait une détérioration dans la prise en charge de la santé de ces patients-là, explique-t-elle. Le risque c’est d’avoir une altération, une diminution de la qualité des soins chez ces patients-là. On va effectivement faire 20 millions d’économies à la Sécurité sociale mais dans le long terme, si les gens ne se prennent pas en charge correctement parce qu’ils n’ont pas les moyens ou ne souhaitent pas investir financièrement dans cette prise en charge, on va le payer beaucoup plus cher dans les 10 ans qui viennent. Pour moi, c’est une bombe à retardement ».

« Des conséquences importantes »

Joseph Girardeau, président de l’Alliance du cœur, lance un appel à Marisol Touraine, la ministre de la Santé : « Je lui demande de revoir sa copie, car on a actuellement un certain nombre de patients qui ne se feront plus soigner car ils n’auront plus d’accès aux soins pour des raisons de coûts. On prend le risque de voir augmenter le nombre de pathologies dues au manque de soins. Les patients qui ne seront pas suivis peuvent être confrontés à des complications qu’on ne mesure pas aujourd’hui. Les conséquences d’une telle mesure sont importantes ».

La Rédaction, avec Antoine Perrin