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Snap fait un premier pas en vue d'une introduction en Bourse

Snap pourrait lever jusqu'à 4 milliards de dollars

Snap pourrait lever jusqu'à 4 milliards de dollars - Lionel bonaventure-AFP

D'après le Wall Street Journal, Snap Inc. aurait discrètement déposé son projet d'introduction au Nasdaq au gendarme financier américain. Cette IPO pourrait être la plus importante dans la tech depuis Alibaba.

Les détails de l'arrivée de Snap à Wall Street se précisent. La célèbre application de photos aurait discrètement lancé sa procédure d'entrée à Wall Street en déposant son projet de manière confidentielle auprès du gendarme boursier américain (SEC) juste avant l'élection présidentielle américaine, d'après des informations du Wall Street Journal. La victoire du candidat républicain n'a toutefois pas remis en cause les plans du groupe américain de se lancer sur les marchés au mois de mars. Snap a entamé ses démarches auprès de la SEC en utilisant une disposition de la législation boursière américaine permettant aux entreprises réalisant moins de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires de préparer une introduction de manière confidentielle. Cette disposition permet à la société de se dispenser de publier des informations financières jusqu'à 21 jours avant le début du "roadshow", la tournée de présentation aux investisseurs qui précède l'entrée en Bourse. Une procédure qu'avait notamment utilisé Twitter en 2013.

D'après Bloomberg, qui citait il y a trois semaines des personnes proches du dossier, l'ex-Snapchat chercherait à lever jusqu'à 4 milliards de dollars, soit 3,7 milliards d'euros lors de son introduction en Bourse. Une somme qui pourrait valoriser la société entre 25 milliards et 35 milliards de dollars, voire même 40 milliards selon les termes de l'opération. Cette levée de fonds, si elle avait lieu, serait en tout cas la plus importante à Wall Street dans le domaine de la tech depuis plus de deux ans. Car, pour trouver trace d'une telle opération, il faut remonter à septembre 2014 et l'introduction record d'Alibaba. À cette époque, le groupe dirigé par Jack Ma avait alors levé près de 25 milliards de dollars, valorisant le géant chinois à un montant supérieur à ses concurrents américains, eBay et Amazon.

Pour être conseillé sur cette opération, Snap s'est entouré des banques d'affaires américaines Morgan Stanley et Goldman Sachs. Cette dernière fait d'ailleurs un retour fracassant dans l'univers de la Tech quatre ans après l'IPO tumultueuse de Facebook dont l'action avait perdu 20% lors des trois premières séances. Les institutions financières JPMorgan Chase & Co, Deutsche Bank, Allen & Co, Barclays Plc et Credit Suisse seront également impliquées comme teneurs de livres.

Développer les revenus publicitaires

Cette IPO pourrait à terme redonner un nouvel élan aux introductions en Bourse à Wall Street, qui a du mal à attirer les entreprises de la Tech. Seulement neuf sociétés de technologie ont franchi le pas cette année, selon les données compilées par Bloomberg. Une première depuis sept ans. La plus grande d'entre elles, Twilio, n'a levé que 172,5 millions de dollars. Il faut dire que le contexte macroéconomique difficile - fin de l'argent facile aux États-Unis (possible remontée des taux de la Fed en décembre), échecs de certaines sociétés sur le Nasdaq et notamment Twitter, qui peine toujours à séduire les investisseurs et à trouver un modèle de développement rentable - a refroidi quelque peu certains investisseurs.

Avec "seulement" 59 millions de dollars générés en 2015 grâce à la publicité, Snap souhaite développer cette source de revenu, qui pourrait tout de même rapporter 350 millions dollars cette année. Un chiffre important, mais qui reste loin de son concurrent Twitter. Ce dernier, avec moins d'utilisateurs actifs quotidiens, a généré plus de 2 milliards de dollars de revenus publicitaires cette année.