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L’Italie fait trembler les bourses mondiales

Mardi 26 février, les Bourses mondiales s'inquiètent de la situation de l'Italie

Mardi 26 février, les Bourses mondiales s'inquiètent de la situation de l'Italie - -

L'Italie, en récession et lourdement endettée, se retrouve dans une impasse à l'issue des élections législatives. Une situation qui inquiète les marchés.

Le résultats des élections italiennes inquiètent les marchés. Les Bourses européennes sont en forte baisse, ce mardi 26 février, au lendemain d'un vote des Italiens exprimant leur hostilité à l'austérité budgétaire, empêchant la formation d'un gouvernement et relançant les craintes sur une solution durable à la crise de la zone euro.

Vers 10 heures, l'indice CAC 40 perdait 2,08%, Londres 1,39%, Francfort 1,76%, Madrid 2,75% et Milan 4,06%. L'euro, de son côté, était passé sous 1,31 dollar et s'échangeait autour de 1.3081 dollar.

L'Asie avait donné le ton mardi matin, avec de fortes baisses sur quasiment toutes les places financières régionales. Tokyo a chuté de 2,26%, Hong Kong a perdu 1,32% et Shanghai, d'ordinaire indifférente aux événements extérieurs à l'Asie, a reculé de 1,40%. A Wall Street, l'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones avait perdu lundi 1,54%, tandis que le Nasdaq, qui regroupe les valeurs technologiques, avait lâché 1,44%.

Le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, a estimé, ce mardi matin, que le risque d'instabilité politique résultant des élections en Italie avait un effet de contagion sur les marchés, mais espéré que celui-ci serait "de courte durée". "Ce qui est bon pour l'Italie est bon pour l'Espagne", a-t-il déclaré, se disant "convaincu" que "la volonté politique" de sortir l'Europe de la crise "allait prévaloir".

En tout cas, le Trésor italien a emprunté, ce mardi, 8.75 milliards d'euros sur 6 mois à des taux en nette hausse : 1,237% contre 0,731%, lors de la précédente opération, le 29 janvier dernier.

Politique des marchés

L'ampleur du vote protestataire aux élections de dimanche et lundi risque fort de plonger l'Italie dans une impasse politique, aucune alliance ne semblant assez forte pour former un gouvernement stable.

Après une année d'austérité, plus de la moitié des électeurs s'est ralliée aux plates-formes anti-européennes de Silvio Berlusconi et de Beppe Grillo. Intervenant, ce mardi, lors d'un sommet consacré à la zone euro, Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie, a lancé à ce propos : "Quand le seul message envoyé par les Européens semble être l'austérité, les peuples finissent par ne plus le supporter (...) nous avons besoin d'une autre perspective, celle de la croissance". Ajoutant : "notre devoir de responsables c'est de créer des perspectives pour les peuples européens, un espoir."

De son côté, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a déclaré que "les conséquences d'un vote souverain ne devraient même pas être discutées". Selon lui, "les Italiens ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord avec la politique imposée par les marchés".

Les politiques européens s'alarment

Berlin, inquiète, demande à l'Italie de poursuivre sa politique de réformes. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, souhaite que l'Italie se dote "vite" d'un gouvernement "stable". "Il est essentiel et dans l'intérêt de toute l'Europe que l'Italie se dote vite d'un gouvernement opérationnel (...). Les responsables politiques à Rome savent que l'Italie a toujours besoin d' une politique de consolidation", a-t-il affirmé.

Le ministre allemand de l'Economie, Philipp Rösler, a déclaré qu'il aurait pu imaginer une meilleure issue pour les partis réformateurs aux élections italiennes, ajoutant que la troisième économie de la zone euro devait poursuivre les réformes.

"Il n'y a pas d'alternative aux réformes structurelles déjà en cours et qui prévoient la consolidation du budget et la stimulation de la croissance", a-t-il expliqué dans un communiqué, ajoutant que tous les partis devaient aider à stabiliser l'Etat, lourdement endetté.

De son côté, José Manuel Garcia-Margallo, le ministre espagnol des Affaires étrangères, a jugé, mardi, que l'impasse politique issue des élections législatives italiennes était très inquiétante et risquait d'affecter l'ensemble de la zone euro. "C'est un saut dans l'inconnu qui n'annonce rien de bon pour l'Italie ou pour l'Europe".

Luis de Guindos, le ministre espagnol de l'Economie, a de son côté déclaré que Madrid surveillait attentivement les suites des élections italiennes. "Nous verrons comment la situation évolue", a-t-il déclaré. "Nous espérons la formation d'un gouvernement stable. Ce qui est bon pour l'Italie est bon pour l'Espagne."

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Diane Lacaze avec AFP