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Le CAC40 signe son meilleur début d’année depuis 1998

Le CAC40 signe sa meilleure performance sur un premier trimestre depuis 17 ans.

Le CAC40 signe sa meilleure performance sur un premier trimestre depuis 17 ans. - Eric Piermont - AFP

Avec +18% en 3 mois, le CAC40 affiche une tendance haussière ininterrompue depuis mai 2012. Il signe sa meilleure performance trimestrielle depuis 2009, ainsi que son meilleur 1er trimestre depuis 17 ans.

2015 commence fort malgré des gains conséquents sur l’année précédente. Un sérieux bilan pour le CAC40 qui poursuit son chemin vers de nouveaux sommets, avec toujours les mêmes ingrédients. Malgré les avis divergents de certains analystes, les arguments d’achat des investisseurs se fondent exactement sur les mêmes fondamentaux.

Logique de flux, alimentée par les investisseurs notamment étrangers, et particulièrement via des achats d'ETF, des instruments financiers qui répliquent la tendance des indices, sans distinction de valeur ou de secteur en particulier.

Logique de flux générale

Et vu la puissance des flux, inutile de vouloir finasser ou jouer à contre-tendance, voire commencer à faire des choix particuliers en termes de valeurs, ou essayer de profiter du potentiel théorique de certaines valeurs laissées un peu pour compte de ce rebond puissant et général.

On reste sur les mêmes considérations : la BCE alimente amplement le marché en liquidités, les taux sont au plus bas, les actions européennes restent l’actif doté du meilleur potentiel, et les actions françaises n’échappent pas à cette logique.

Industries et cycliques restent aux avant-postes

Pas étonnant donc que les plus fortes hausses de ce 1er trimestre sur le CAC 40 appartiennent aux secteurs industriels les plus cycliques, qui avaient déjà signé parmi les meilleures performances de l’année 2014. Airbus signant la performance la plus impressionnante, avec un gain de 45% en 3 mois.

Le secteur auto continue lui aussi sur sa lancée, avec Renault qui signe la 2ème plus forte hausse du CAC40, +41%, et Valeo la 3ème avec un gain de 34%. Peugeot, réapparu au CAC40 à la toute fin du trimestre, est un peu hors catégorie, mais signe du coup une hausse de 53%.

Le cas Arcelor Mittal

Côté contre-performances, justement le cas d’Arcelor Mittal est extrêmement parlant. Valeur pourtant cyclique et industrielle au possible, elle a souffert toute l’année passée de craintes sur l’état de la demande mondiale en acier, de la faiblesse des coûts du minerai de fer et de sa capacité à répercuter aux clients. Le titre a perdu quasiment 30% sur 2014.

Du coup les analystes lui donnaient un potentiel extrêmement fort pour 2015, de plus de 30% de hausse. Mais malheureusement, aucun signe de reprise aux termes du 1er trimestre de l’année, avec une baisse de 2.7%.

5000 points et après ?

Et puis autre segment de valeur délaissées, celles liées à l’Etat. EDF perd 1% sur le trimestre et GDF Suez -5%, après des gains plutôt modestes sur l’année passée. Certes l’ensemble du secteur énergétique a clairement été mis de côté, mais toute hypothèque qui pourrait peser sur la qualité cyclique des valeurs, qui alimente la hausse actuelle, suffit à s’en écarter. En particulier l’impossibilité de fixer soi-même sa politique de prix.

Du coup que prévoir pour la suite ? Les 5000 points semblent un point important, qui va peut-être provoquer des prises de profits de la part de grands investisseurs, ça a même déjà commencé à la fin du trimestre dernier. Et une petite phase de stabilisation, de prises de bénéfices autour des 5000 est sans doute à anticiper dans un premier temps, elle pourrait même être sensible à court terme.

Moteurs multiples

Mais si la tendance et les fondamentaux économiques perdurent, en particulier les grands axes de perspectives en matière de politique monétaire, aucun intérêt pour l’instant encore de s’écarter des actions européennes et françaises, ou de changer la répartition des portefeuilles, au risque de manquer une nouvelle phase haussière qui pourrait nous pousser plus haut.

D’autant qu’on attend encore une amélioration des profits, de leur redistribution, avec en prime des opérations de fusion-acquisition qui se multiplient dans tout un tas de secteurs, avec des prédateurs américains et asiatiques en quêtes d’actifs libellés en euro. De quoi pousser le CAC 40 vers les 6000 ?

Antoine Larigaudrie