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Le Luxembourg lance la première Bourse "verte" au monde

La Bourse de Luxembourg se met au vert

La Bourse de Luxembourg se met au vert - AFP

La Bourse de Luxembourg a lancé la semaine dernière la première plateforme dédiée aux produits financiers "verts". Les 114 obligations vertes déjà cotées à la BDL, pour un montant de plus de 40 milliards d’euros, y seront immédiatement transférées.

Et si l’écologie s’invitait sur les marchés financiers? Si cette idée peut faire sourire au premier abord, la Bourse de Luxembourg (BDL) a décidé de prendre les devants sur ce sujet, en lançant mardi dernier la première plateforme dédiée aux instruments financiers, dits "verts". Pour pouvoir être cotés sur le "Luxembourg Green Exchange", ces produits devront financer des projets 100% verts.

Ces derniers devront faire l’objet d’une étude avant et après les investissements réalisés. "Le reporting ‘ex-post’ est loin d’être la norme du marché. La décision ambitieuse de l’introduire comme critère d’entrée permet de garantir que les titres sur LGX sont vraiment verts. Cette confirmation est ce que les investisseurs recherchent en exigeant de plus en plus des émetteurs d’être transparents sur l’utilisation des fonds", souligne Robert Scharfe, le président du comité de direction.

Ce dispositif exclut ainsi tous les titres catégorisés dans la production nucléaire, l’expérimentation animale pour les produits cosmétiques ou encore les combustibles fossiles. Les 114 types d'obligations vertes cotées à la BDL et qui représentent au total plus de 40 milliards d’euros, y seront d'ailleurs immédiatement transférées.

Obligations vertes: un marché de 40 milliards d'euros

Avec près de 38 milliards d’euros de titres émis au niveau mondial, 2015 a été une année record pour les obligations vertes. Un volume d’émission qui pourrait même atteindre près de 90 milliards d’euros en 2016, d’après les estimations de Climate Bonds Initiative. L’Agence Internationale de l’Energie va même plus loin et estime que le monde a besoin de 900 milliards d’euros par an jusqu’en 2050 pour financer la transition énergétique. Des chiffres démentiels, mais nécessaires pour mettre en place les engagements de la COP 21 au cours de laquelle 195 états ont décidé de maintenir l'augmentation de la température en-dessous de 2 degrés Celsius.

Alors que Paris souhaite également être à la pointe sur ce thème, avec l’émission au premier trimestre 2017 d’obligations vertes, la Bourse de Luxembourg souhaite devenir le principal centre de la finance durable en Europe. Reste désormais à savoir sur quelle place les obligations vertes françaises seront-elles émises?