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Le statu quo de la Fed fait dévisser les marchés

Vendredi difficile pour l'ensemble des Bourses

Vendredi difficile pour l'ensemble des Bourses - AFP

L'ensemble des places européennes étaient à la peine ce vendredi 18 septembre après le statu quo de la Réserve fédérale la veille. Une décision qui a confirmé les craintes sévères du marché sur un ensemble de risques.

Les banques centrales ont l'habitude de faire la pluie et le beau temps chez les marchés. Et clairement ce vendredi 18 septembre la météo était des plus orageuses sur l'ensemble des places mondiales.

Le CAC40 a clôturé en baisse de 2,56%, Francfort a perdu 3,1%, Milan 2,1% et Londres 1,3%. A la clôture des marchés européens Wall Street était mal orientée, le Dow Jones perdant -1,1% et Le Nasdaq -0,6%. La cause de cette séance des plus moroses est à aller chercher du côté de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Jeudi soir, l'institution américaine a, à l'issue d'une réunion de deux jours âprement suivie par les marchés, décidé d'opter pour le statu quo, et de laisser ainsi ses taux directeurs à leur plus bas. Un plancher auxquels ils stationnent depuis 2008.

Les marchés voient leurs inquiétudes confirmées

L'institution américaine a préféré jouer la carte de la prudence. Son communiqué et le discours de sa présidente Janet Yellen a clairement cité les craintes liées au ralentissement de l'économie chinoise et, plus globalement, des marchés émergents, comme motifs expliquant l'inaction de la Fed.

"Les marchés retiennent que la Fed est inquiète. Ce qui n'est pas très encourageant", souligne Tangi Le Liboux analyste chez Aurel BGC. Ce dernier juge que la réaction des bourses ce vendredi "n'est pas commune". "Mais il faut voir que les marchés avaient anticipé depuis des mois voire des trimestres un relèvement des taux et étaient ainsi prêts à l'accepter. Et finalement on leur dit 'non cela ne va pas suffisamment bien pour les remonter'".

La décision de la Fed montre ainsi que l'économie n'est pas assez solide et, de plus, "vient confirmer les inquiétudes des marchés" sur la Chine et les marchés émergents, note-t-il. En d'autres termes les investisseurs se disent qu'ils ont raison d'avoir peur.

Le constat est similaire chez Christopher Dembik économiste chez Saxo Banque. "Même si on a la confirmation que la planche à billet va continuer de tourner, il y a peu de raison de se réjouir ce vendredi", commente-t-il. Selon lui, la Fed a "implicitement reconnu que sa politique monétaire ne marche pas" en choisissant de ne pas relever les taux.

Et les craintes évoquées par l'institution malmènent "l'espérance d'avoir des lendemains qui chantent grâce à la politique monétaire". Au final "les marchés ont compris que même si les banquiers centraux sont là il y a des risques qui sont de plus en plus importants sur la croissance. Et une moindre croissance signifie des résultats d'entreprises plus faibles et donc un impact sur la Bourse", conclut Christopher Dembik.

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