BFM Patrimoine
Placements

Les biotechs massacrées en bourse

Les investisseurs vendent les actions des sociétés de biotechnologie depuis le début 2016.

Les investisseurs vendent les actions des sociétés de biotechnologie depuis le début 2016. - Philippe Huguen AFP

Après des performances impressionnantes sur deux ans, le secteur des biotechnologies dégringole depuis début 2016 à la Bourse de Paris, amplifiant la correction du marché. Le point avec Arnaud Guérin, responsable de la recherche de Portzamparc.

Comment interprétez-vous la forte chute des biotechs à Paris?

Arnaud Guérin: Elle découle d’abord de la violente chute aux États-Unis de l'indice Nasdaq Biotech, qui perd 20% depuis le début de l’année alors que les marchés perdent, eux, 20%, mais par rapport aux plus hauts d’il y a six mois. La baisse des biotechs US, plus forte que celle des marchés, peut s’expliquer par un phénomène de bulle persistant et réel sur un certain nombre de "niches" technologiques. C’est le cas par exemple dans le domaine des immunothérapies fondées sur les cellules CART (Chimeric Antigen Receptor ou récepteur antigénique chimérique, ndlr) avec des laboratoires tels que Kite Pharma ou Juno Therapeutics, qui étaient objectivement survalorisés. Donc je peux comprendre qu’une bulle se soit créée sur le Nasdaq Biotech et que cette bulle ait besoin de dégonfler.

La même bulle se dégonfle-t-elle aussi en Europe?

Arnaud Guérin: La situation est absolument différente, il faut bien voir qu’il n’y a pas de bulle sur les biotechs européennes. Il y a au contraire une décote par rapport aux valorisations américaines. En chutant, le Nasdaq Biotech entraîne mécaniquement les biotechs européennes et donc françaises dans son sillage. Il n’y a pas d’autre logique de la baisse des cours pour l’instant.

Votre opinion sur les biotechs françaises n’a donc pas varié?

Arnaud Guérin: Les cours sont massacrés, il y a des affaires à faire sur les biotechs aux bons fondamentaux, au moins sur quatre dossiers: Genfit, Cellectis, Celyad, et Innate Pharma. Ces sociétés disposent d’une confortable trésorerie, de bons produits et d’une technologie innovante. Tous ces titres, qui étaient déjà décotés avant la dernière accélération baissière, le sont donc encore davantage aujourd’hui...

Lire la suite sur Tradingsat.com

François Berthon