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Les marchés actions européens toujours plébiscités

Malgré les doutes, les cahots et la volatilité, les actions européennes confirment avec brio leur statut d'actif le plus convoité du moment.

Malgré les doutes, les cahots et la volatilité, les actions européennes confirment avec brio leur statut d'actif le plus convoité du moment. - Daniel Roland - AFP

En dépit des doutes sur la résolution de la crise grecque, malgré la volatilité marquée sur les taux d’intérêts européens, les actions du continent restent toujours les titres les plus recherchés du moment à moyen terme. Chiffres à l’appui.

On a bien cru à un changement d’environnement et de sentiment face aux actions européennes. Mais pas du tout. 3 semaines consécutives de sortie nette de capitaux des fonds actions européens… avant un retour remarqué sur la semaine passée, qui prouve qu’après quelques prises de profits, le sentiment n’a pas changé.

Sur la semaine écoulée, selon les chiffres de Bank of America/Merrill Lynch, les flux nets sur les fonds actions européens sont redevenus positifs, de 3,2 milliards de dollars. Alors que du côté américain, malgré une meilleure tenue des indices à Wall Street, les fonds actions ont encore accusé un bilan très négatif: -8.5 milliards de dollars. Au total, 17 semaines de baisse sur 20. Soit, sur cette période, 170 milliards de dollars évaporés

Le marché obligataire en arbitre

Les actions européennes ont donc profité à fond de cette désaffection continue pour les actions américaines, mais aussi des différents arbitrages autour des autres classes d’actif, notamment obligataires. Avec les tensions sur les taux européens ces dernières semaines, beaucoup de replacement sur le marché de la dette du continent, et sur l’ensemble des marchés obligataires souverains, en anticipant des tensions généralisées sur les taux.

Ce fut le cas, avec un bilan positif de 1.4 milliard de dollars sur les fonds obligataires mondiaux sur la semaine passée. Et alors que les taux américains sont appelés à monter, et que l’ensemble de la sphère économique l’anticipe, que même Janet Yellen, la patronne de la FED, en a parlé ouvertement, l’obligataire américain lui souffre encore avec des retraits nets de 1.3 milliards de dollars sur la même période.

Le marché se remet dans le bon sens

Mais en fait les marchés après une période compliquée, semble s’être remis sur leurs rails en constatant que leurs repères à court terme étaient à nouveau dans le bon sens: arbitrages haussiers sur les taux, écarts de rendement plutôt stables, remontée du dollar et correction de l’euro. Même les doutes et les interrogations du marché, comme le dénouement de la crise grecque, vont dans le sens de ce scénario de marché qu’on s’était fixé depuis la fin de l’année dernière.

De ce point de vue, les précisions de Benoît Coeuré, bras droit de Mario Draghi, parlant jeudi dernier d’actions techniques pour poursuivre et amplifier au besoin les plans d’aide au marché de la BCE, ont contribué largement remettre le marché dans le bon sens, avec un Euro-Dollar en baisse de 4%, et un CAC40 qui a pris quasiment 3% sur la semaine écoulée.

Des risques et des convictions

Maintenant nul ne doute que des turbulences de marché sont à venir. Il y aura encore des à-coups à la reprise américaine. Les timides pousses de croissance européennes vont être couvées par la BCE, et il ne faudra pas craindre des risques de déceptions. Sans compter la crise grecque qui peut prendre dans les prochaines semaines des tours totalement inattendus.

Mais si l'on fait l’addition de tous les risques et des perspectives de rendement, et compte tenu de l’argent présent sur le marché et ne demandant qu’à être placé, les actions européennes, restent, au regard des valorisations actuelles, encore et toujours l’actif le plus convoité, et pour un bon moment encore.

Antoine Larigaudrie