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Brexit: les banques étrillées en Bourse

Fortement malmené en Bourse depuis l'annonce du Brexit, le secteur financier alimente les craintes, même si les banques françaises devraient tenir le choc.

Les valeurs bancaires ont poursuivi lundi leur dégringolade à la Bourse de Paris, restant plombées par le choix des Britanniques de sortir de l'Union européenne et ses conséquences prévisibles sur certaines activités.

Après -20,57% vendredi, Société Générale a plongé de 8,4% supplémentaires, soit -27,3% en deux séances et près de 8 milliards d'euros de capitalisation partis en fumée.

Dans son sillage, BNP Paribas a chuté de -6,3% après -17,4% vendredi, portant son recul à -22,6% depuis le "Brexit" avec 13,4 milliards d'euros de capitalisation boursière en moins.

Sévère sanction aussi pour Crédit Agricole avec -19% et 4,8 milliards d'euros de capitalisation envolés en deux jours, ainsi que pour Natixis qui plonge de -21,2% depuis vendredi.

Le secteur financier est d’autant plus pénalisé que les banques avaient nettement rebondi les jours précédents le référendum britannique dans l'espoir d'un "Bremain".

Aujourd’hui, les analystes sont obligés de revoir leurs calculs. JP Morgan a ainsi abaissé lundi ses objectifs de cours sur les banques françaises. Le broker valorise désormais Société Générale à 31 euros, contre 34 euros auparavant, BNP Paribas à 36 euros (contre 40 euros) et Natixis à 4,2 euros (contre 5 euros). 

Pression sur la rentabilité 

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne risque en effet de fragiliser davantage un modèle économique bancaire déjà malmené par la faiblesse des taux. "Avec le Brexit et ses conséquences, la question de la profitabilité du secteur revient plus que jamais sur le devant de la scène", souligne ainsi Natixis.

Le broker pointe le fait que "les activités de banques de détail et d’assurance vie devraient être particulièrement sous pression car l’intensification des injections de liquidité dans le système par la BCE devrait maintenir les taux sur de bas niveaux, tandis que les activités de BFI et de gestion d’actifs pâtiront de la forte volatilité".

Impact gérable pour les banques françaises

Pour autant, le courtier estime que "l’impact de la sortie de l’Angleterre devrait être gérable" pour les banques françaises au vu de leur exposition relativement limitée au Royaume-Uni. Cette zone représente en effet seulement 5,8% du produit net bancaire de BNP Paribas, 5,5% de celui de Société Générale, et 3,7% de celui de Crédit Agricole SA.

Même son de cloche rassurant du côté de Frédéric Oudéa, le président de la Fédération bancaire française, qui estime que les "banques françaises seront parmi les moins "impactées" par les conséquences du Brexit.

"Je ne crois pas que ce soit les banques françaises qui seront les plus impactées dans leurs choix opérationnels" par rapport à d'autres établissements car "elles ont gardé deux pieds à la fois à Paris et à Londres", a déclaré vendredi le patron de la Société Générale lors d'une conférence de presse de la Fédération bancaire française.

François Berthon