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Libor : sous la pression, Bob Diamond quitte Barclays

Bob Diamond, surnommé le "banquier aux 100 millions de livres" a démissionné de la Barclays ce mardi 3 juillet (© AFP)

Bob Diamond, surnommé le "banquier aux 100 millions de livres" a démissionné de la Barclays ce mardi 3 juillet (© AFP) - -

La polémique enfle autour de Barclays, l'une des banques britanniques accusées d'avoir manipulé le Libor. Après le départ du président Marcus Agius, Bob Diamond, le directeur général, a lui aussi fini par démissionner ce 3 juillet.

La pression était devenue intenable. Et pour cause. Bob Diamond, qui a annoncé ce mardi sa démission, est soupçonné d'être le principal responsable dans l' affaire portant sur la manipulation du Libor. C’est lui qui dirigeait la banque d’investissement de Barclays au moment des faits.

En 2008, en pleine tempête financière, Bob Diamond se serait entretenu avec le numéro deux de la Banque d'Angleterre. Selon la presse, Paul Tucker aurait donné son aval pour que la Barclays sous-estime le taux auquel elle emprunte, qui sert de base au calcul du Libor.

Pour rappel, le Libor est ce taux fixé entre banques britanniques et qui sert de référence pour les prêts qu'elles s'octroient entre elles. Plus il est haut, plus le marché interbancaire se tend, plus il est bas, et plus les banques se prêtent facilement les unes aux autres. Fait aggravant, ce taux interbancaire sert d'index pour le crédit aux particuliers et aux entreprises, et pour beaucoup de produits financiers dérivés.

Face à une telle accusation, qui revient à dire que la banque privée et la Banque centrale se sont entendues pour maintenir le Libor à un niveau artificiellement bas, la Banque d'Angleterre dément catégoriquement.

Le scandale de trop

Les politiques s’en sont mêlés : le Premier ministre David Cameron a annoncé lundi le lancement d’une commission d’enquête parlementaire, le chef de l’opposition David Milliband a demandé purement et simplement la tête de Bob Diamond.

Le président de la banque, le premier à avoir démissionné, a bien tenté d'apaiser la polémique en assurant qu'il était le seul responsable de cette affaire. Mais il n'a pas réussi à protéger son directeur général, la pression politique et celle de l'opinion publique était devenue trop forte.

Il faut dire que le directeur général n'en est pas à sa première polémique. Sa rémunération pour 2011 a déjà fait grand bruit, au point de lui valoir un vote sanction de ses actionnaires. L'affaire du Libor aura donc été le scandale de trop pour celui qui, aux yeux de l’opinion publique, catalyse tous les excès du monde la finance.

Caroline Morisseau