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L'IPO de Royal Mail ne passera pas comme une lettre à la poste - Plus Europe

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Renee Schultes THE WALL STREET JOURNAL LONDRES (Dow Jones)--Les investisseurs pourraient voir dans Royal Mail un excellent moyen de parier sur l'un des plus grands marchés du commerce en ligne dans le monde. Mais la Poste britannique, qui pourrait

Renee Schultes

THE WALL STREET JOURNAL

LONDRES (Dow Jones)--Les investisseurs pourraient voir dans Royal Mail un excellent moyen de parier sur l'un des plus grands marchés du commerce en ligne dans le monde. Mais la Poste britannique, qui pourrait être valorisée jusqu'à 3,3 milliards de livres sterling (3,9 milliards d'euros) lors de son introduction en Bourse prévue ce mois-ci, n'est pas dépourvue de handicaps.

En raison du climat social tendu au sein de Royal Mail, un mouvement de grève risque de se déclencher juste après son entrée en Bourse, le puissant syndicat du secteur des télécommunications au Royaume-Uni entendant protester contre la privatisation de l'entreprise et faire entendre ses revendications en matière salariale.

Chute des volumes de courrier

Le plus grand défi que doit relever Royal Mail est toutefois celui de la croissance. Rien ne semble pouvoir enrayer la baisse des volumes de courrier, qui s'est amorcée il y a près de 10 ans. Ces volumes ont reculé de 8% au cours de l'exercice clos à la fin mars. C'est donc sur la division colis, qui représente près de la moitié de ses revenus, que Royal Mail devra compter pour atteindre son objectif d'une croissance de 2% à 3% par an de son chiffre d'affaires au cours des prochaines années.

Le Royaume-Uni occupe certes le premier rang dans le classement mondial des dépenses en ligne par personne. Mais pendant que le courrier électronique remplace peu à peu les lettres, le marché du livre électronique croît rapidement. Les volumes de colis au Royaume-Uni pourraient augmenter de 3% par an jusqu'en 2018, contre une croissance annuelle moyenne de 3,7% depuis 2008, d'après les estimations de PricewaterhouseCoopers.

Rude concurrence sur le marché du colis

Cela pourrait rendre Royal Mail plus dépendant des hausses de tarifs pour alimenter sa croissance. Mais augmenter les prix risque de se révéler très difficile, alors que le groupe doit affronter la concurrence de 15 sociétés de logistique qui comptent bien entamer sa part de 50% du marché du colis au Royaume-Uni en termes de volumes. La solution d'une réduction des coûts ne semble pas plus aisée, le groupe opérant déjà une restructuration majeure.

Les titres Royal Mail on été vendus en quelques heures sur le marché primaire la semaine dernière. Les investisseurs ont certainement été alléchés par le rendement du titre de 7%, sur la base du milieu de la fourchette de prix indicative. Ils sont tout de même en droit d'espérer une honnête décote dans le prix d'introduction définitif.

-Renee Schultes, The Wall Street Journal

(Version française Lydie Boucher)

(END) Dow Jones Newswires

October 04, 2013 06:44 ET (10:44 GMT)

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