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Marchés: vers la fin des taux bas pour la France et l'Allemagne?

Sur les marchés européens, les taux allemands et français sont appelés à remonter.

Sur les marchés européens, les taux allemands et français sont appelés à remonter. - -

Les avancées récentes dans la résorption de la crise de la zone euro bénéficient à l'Italie et l'Espagne sur le marché obligataire. En contrepartie, les taux français et allemands sont appelés à remonter.

Tout le monde en convient, cette nouvelle année est d’abord marquée par la normalisation qui s’accélère sur les marchés européens. A une vitesse croissante, l’Italie et l’Espagne voient leurs conditions de financement s’améliorer. En sens inverse, la période de taux historiquement bas pourrait bien prendre fin pour l’Allemagne et la France.

Ce mouvement de balancier est bien engagé : l’action de Mario Draghi en juillet, puis les avancées de l’Europe politique en fin d’année –comme sur l’union bancaire- ont convaincu les investisseurs que l’explosion de la zone euro n’était pas à l’ordre du jour. Ils reviennent donc sur les marchés périphériques. Résultat : un recul très rapide des taux italiens et espagnols de 2,5% en six mois, qui s’est accéléré en décembre. Rome et Madrid peuvent aussi désormais émettre à des termes de plus en plus longs.

Le sud de la zone euro reste fragile économiquement

En contrepartie, les investisseurs s’allègent sur des marchés où les taux sont si bas qu’ils ne sont plus rémunérateurs. C’est le cas de la France et de l’Allemagne où les rendements sont en hausse constante depuis décembre.

Certes, le mouvement est encore ténu, le taux des OAT françaises à 10 ans passant en un mois de 1,94 à 2,15%. Mais ce mouvement demeure fragile, car tout risque est loin d’avoir disparu dans le sud de la zone euro, en pleine récession sévère, et sans doute prolongée.

Mais il est probable que le temps des taux anormalement bas dont ont joui Paris et Berlin tire à sa fin, surtout si le rééquilibrage des devises en cours, notamment le franc suisse, amène la Banque nationale suisse à alimenter le mouvement. Dès lors, les coûts de financement de l’Etat français sont appelés à remonter. Lentement, espérons-le, mais sûrement.

Philippe Mudry pour BFM Business