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Morning Briefing: les marchés en état de choc

La forte baisse d'hier, et la fragilité persistantes des secteurs bancaires et pétroliers, laissent le marché groggy et volatil.

La forte baisse d'hier, et la fragilité persistantes des secteurs bancaires et pétroliers, laissent le marché groggy et volatil. - Eric Piermont - AFP

Secteur bancaire, pétrole, nouvelles fragilité du côté des pays périphériques de la zone euro, déséquilibres monétaires… Le marché a encore connu un très gros coup de mou hier, qui risque de laisser des séquelles pour un certain temps.

Tendance

Le CAC40 est demandé en baisse de 14 points à 4.052 (Calls IGMarkets). Les marchés sont encore sous le choc après une séance très difficile hier, qu'on avait pourtant commencé en hausse au matin.

Le bilan est lourd : les CAC40 a perdu 3,2% à 4.066 points, nouveau plus bas annuel. Les volumes étaient importants, mais pas beaucoup plus élevés que la moyenne des dernières séances, à 4,9 milliards d’euros. On n’assiste donc pas à ce qu’on pourrait appeler une capitulation.

L’Eurostoxx 50 a cédé 3,27%, DAX et IBEX -4,4%, Milan -6,7% et Athènes -7,9%. Témoin de ce stress des marchés, la recherche de valeurs sûres, comme les emprunts d’état, d’où une forte baisse des rendements obligataires: la dette allemand à 10 ans tombe à 0,21% de rendement, 0,57% pour la France, et après la Suisse, c’est désormais au tour du Japon ce matin de voir le taux de sa dette à 10 ans tomber en territoire négatif, un évènement historique, à 0,12%.

Enfin la valeur-refuge ultime, l’once d’or, poursuit sur sa lancée à 1.192 dollars, gagnant 12,7% depuis 1er janvier.

 Catalyseurs 

Partout les investisseurs ont vendu les zones géographiques et les secteurs les plus fragiles.

Le secteur le plus mis à mal hier, les banques, avec l'indice Eurostoxx bancaire qui a perdu 6,36%. Notamment les banques italiennes, des baisses entre 10 et 15%, les banques grecques, plus de 25% de baisse chacune. Et partout en Europe, une forte hausse des CDS, des produits qu'on achète pour se couvrir contre d'éventuelles difficultés financières. Le volumes d'échange sur le marché des CDS bancaires hier est monté à 6 milliards d'euros, le plus gros volume de transactions depuis l'été dernier.

La grosse actualité était la mauvaise passe de la Deutsche Bank, et ses mauvais résultats. Elle devient la banque européenne avec les ratios de solidité les plus fragiles, et a dû rassurer hier sur ses capacités à rembourser certaines tranches de ses obligations.

Autre catalyseur important, hier, le pétrole, avec encore un passage sous les 30 dollars, réédité ce matin. Et comme à chaque fois, cela provoque un stress extrême des marchés, et des inquiétudes sur les sociétés les plus fragiles du secteur.

Hier Chesapeake, le spécialiste américain du gaz a perdu jusqu’à 50% en bourse. Le titre a dû être suspendu et les dirigeants du groupe ont dû envoyer des signaux aux marchés. Chesapeake étudie les options pour restructurer sa dette, mais n'a nullement l'intention de se placer sous protection de la loi contre les faillites, comme la rumeur avait filtré hier.

Valeurs

Casino

Malgré la vente de la filiale thailandaise Big C pour 3.1 milliards de dollars, l’agence Standard and Poor’s maintient sa vigilance sur les notes de crédit du groupe.

Sanofi

Le bénéfice net du groupe au 4ème trimestre 2015 atteint 1,7 milliards d’euros, en baisse de 6,5%, mais supérieur aux attentes. Le dividende en revanche est moins élevé que ce qu’attendait le marché à 2,93 euros. Sanofi prévoit un bénéfice par action globalement stable sur l’année en cours.

Antoine Larigaudrie