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Morning Briefing: le "rebond du chat mort"…

Le rebond d'hier sera sans lendemain, avec une forte baisse attendue ce matin.

Le rebond d'hier sera sans lendemain, avec une forte baisse attendue ce matin. - Spencer Platt - Getty Images North America - AFP

Rebond sans conviction des marchés hier, il devrait rester sans lendemain, au vu du manque de conviction et de l’accumulation de catalyseurs de marché négatifs.

Tendance et catalyseurs

Le CAC40 est demandé à nouveau sur le niveau critique des 4.000 points ce matin, en baisse de 62 points. Hier le marché avait gagné 1,59% à 4.061, premier vrai rebond en 8 séances.

Mais on a bien vu que tout cela manquait cruellement de conviction, avec 4,5 milliards d’euros d’actions négociées, contre plus de 5,5 milliards ces dernières séances. Un rebond sans entrain dans un marché qui reste très négatif, ce qu’on appelle un "rebond du chat mort" en argot boursier…

Certes des propos rassurants peu partout, du côté des autorités monétaires, du côté des entreprises au coeur de la tourmente actuelle, notamment chez Deutsche Bank, ont eu leur petit effet. Mais on sent que le marché n'y est pas, et s'est durablement installé dans une tendance négative, et sur le CAC40 cela va encore se solder par un retour sur les 4.000.

3 facteurs vont peser aujourd'hui :

Tout d’abord Wall Street qui n'a même pas profité du rebond, avec des déclarations très mitigées de Janet Yellen pour son témoignage devant le Congrès. La présidente de la Fed parle encore une fois de l’importance des risques globaux qui pèsent sur l'économie américaine, mais beaucoup de flou et d'inconnues autour des perspectives de politique monétaire. Du coup Le S&P500 a terminé stable hier soir à -0,02%.

L'Asie rouvre progressivement aujourd’hui au milieu des fêtes de la nouvelle année chinoise, mais Tokyo est fermé aujourd'hui. Shanghai rouvre demain, donc Hong Kong est la seule place significative à coter ce matin, en se prenant avec effet retard toute la tendance négative accumulée depuis le début de la semaine. L’indice Hang Seng perd 4% à 8h.

Enfin à noter que le dollar à un nouvel accès de faiblesse, l’euro se positionne juste sous 1,13 à 1,1290, et le Yen se renforce, et descend à 112 pour un dollar. Expression de toutes ces incertitudes, l’once d’or fin dépasse à nouveau les 1.200 dollars, à 1208. On gagne quasiment 15% depuis le début de l’année désormais.

Valeurs

Au milieu de tout cela, il faut noter une surabondance de publications de résultats d’entreprises. Les secteurs bancaire et pétrolier seront à la une.

Société Générale

Résultats conformes aux attentes, avec un bénéfice net du 4ème trimestre de 656 mlns€, un produit net bancaire de 6 milliards d’euros, un ratio core tier one supérieur aux prévisions à 10.9%. Mais le coût du risque augmente à 1,15 milliard d’euros, et surtout le groupe se veut très prudent en termes de rentabilité de ses fonds propres pour l'ensemble de l'année, et préfère ne pas encore confirmer ses objectifs à ce niveau pour 2016.

Des performances en revanche étonnante pour Natixis, le résultat net est de 316 millions d'euros sur le 4ème trimestre, meilleur qu'attendu, grâce à des positions solides sur ses marchés, et fait intéressant, c’est la première banque a communiquer fermement sur l'énergie et le pétrole : "Nos positions sont assorties des contreparties les plus solides, nous faisons ce métier de façon extrêmement sécurisée, aucune raison de revoir à la hausse les prévisions de coût du risque"", dit la banque. Le ratio core tier one est à 13,2% et les fonds propres en dur ont doublé sur les 6 ans dernières années. Le dividende va être supérieur aux attentes, 25 centimes + un coupon exceptionnel de 10, soit 35 alors que le marché attendait 29.

Dans le secteur pétrolier, Total marque encore une fois une sacrée capacité de résistance. Le groupe est en pertes sur le 4ème trimestre, à 1,6 milliard de dollars, mais dégage un résultat net ajusté des exceptionnels de plus de 2 milliards, supérieur aux attentes. Le groupe dit qu’il va réduire ses investissements, que le contexte reste extrêmement difficile autant pour l’activité que pour la possibilité de céder des actifs, vu que le point d’équilibre du groupe se situe autour d’un baril à 45 dollars, mais Total entame cette année 2016 avec tout de même de très beaux acquis, là où les profits de Shell, d’Exxon ou de BP ont été laminés.

Publicis

Le chiffre d’affaires 2015 est en hausse d’1,5% à 9,6 milliards d’euros, la croissance organique est de 2,8% au 4e trimestre, meilleure que prévu. Le groupe anticipe une croissance interne modeste sur l'année, compte revenir au niveau des meilleurs du secteur en 2017, et les dépasser en 2018.

Enfin à noter qu’il faudra aussi arbitrer les publications de Pernod Ricard, Legrand, Rexel, Faurecia, Mercialys, EdenRed et Lagardère, tombées entre hier soir et ce matin.

Antoine Larigaudrie