Nasdaq: des questions après le méga bug
Paralysie sans précédent des marchés américains jeudi 22 août. Pendant trois heures, le Nasdaq, 2ème plus gros opérateur boursier mondial, a été inopérant. 3.200 valeurs ont vu leur cotation interrompues, dans 37 pays différents.
D'autres plateformes ont suspendu une partie de leurs cotations, comme NYSE-Euronext, sur lequel certaines valeurs du Nasdaq sont aussi cotées. Les cotations ont fini par reprendre, à peine une demi-heure avant la clôture.
Nasdaq OMX Group a résolu les problèmes techniques qui ont abouti à l'arrêt des transactions mais il ne peut garantir qu'il n'y aura plus de problèmes à l'avenir, a annoncé son directeur général, Robert Greifeld sur CNBC, ce vendredi.
Le "bug" a été causé par un problème de "connectivité", dit le Nasdaq. Une stratégie de communication qui n'en finit pas de faire jaser dans la communauté financière américaine. L'opérateur dit ainsi que le problème a été réglé en trente minutes. Alors pourquoi attendre deux heures et demie pour reprendre les cotations? Voilà le genre de questions soulevées.
L'image du Nasdaq en prend un coup. D'autant que l'opérateur reste associé à l'échec de l'introduction en bourse de Facebook, caractérisée par une multitude d'accrocs le jour J à cause notamment d'une série d'incidents techniques.
Barack Obama informé
Sans compter que cette panne s'ajoute à une longue série de bugs, bien qu'ils ne soient cette fois pas du fait de la plateforme boursière. Mardi 20 août, c'est Goldman Sachs qui envoyait des masses d'ordres erronés.
Preuve d'une situation sans précédent: le président américain Barack Obama a été tenu au courant de la situation. Les médias américains parlent eux de "marchés cassés", de "flash freeze" -marchés gelés- en référence au "flash krach" de 2010.
Reste désormais à en mesurer l'impact financier. Des gérants ont été obligés de revoir temporairement leur allocation d'actifs, avec à la clé un impact sur le portefeuille de millions d'Américains, des particuliers très investis en Bourse. Reste aussi la question de la responsabilité, et d'éventuelles sanctions financières. Le gendarme boursier américain suit ce dossier de près.