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Paris: -120Pts d'écart et de gros volumes, c'est inquiétant.

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(CercleFinance.com) - Wall Street limite bien la casse à une heure de la clôture: le Dow Jones ne cède plus que 55Pts contre 110 vers 18H, le Nasdaq et le S&P-500 s'effritent désormais de -0,25% contre -0,7% deux heures auparavant (ce qui eff

(CercleFinance.com) - Wall Street limite bien la casse à une heure de la clôture: le Dow Jones ne cède plus que 55Pts contre 110 vers 18H, le Nasdaq et le S&P-500 s'effritent désormais de -0,25% contre -0,7% deux heures auparavant (ce qui effaçait les gains de vendredi).
Il faut également souligner que le Dow Jones avait inscrit en début de séance un nouveau record absolu à 14.563Pts.

Paris ne s'est pas contenté de consolider de -1,12% à 3.728Pts (un écart presque banal): le repli final s'inscrit au terme d'une séance animée (3,5MdsE échangés) où la volatilité a fait un bond spectaculaire.

Le CAC40 avait entamé la séance sur un gros 'gap' au-dessus des 3.791Pts et n'a pas tardé à afficher une hausse de +1,7% à 3.837Pts.

Mais le marché a commencé à inverser la vapeur vers 11H45 et la chute s'est véritablement amorcée vers 13H15 avec la cassure des 3.820Pts.
Il s'en est suivi une véritable dégringolade de -100Pts en ligne droite avec un score de -1,4% à 3.717Pts vers 16H30 (l'indice CAC comblant au passage le 'gap' des 3.723Pts).

Un écart de 120Pts (3,15%) entre les extrêmes de séance, il y avait longtemps que cela n'était pas arrivé... et la baisse s'est déroulée sur fond de forts volumes alors que le CAC40 s'était envolé de plus de 2% avec à peine 500MnsE (entre 9H et 11H).

Chez nos voisins, le FTSE (-0,2%) et le DAX (-0,5%) ont tenté jusqu'au bout de rester à l'équilibre que Madrid chute de -2,3% et Milan de -2,5% (l'Euro-Stoxx limite la casse avec -1,2% à 2.650Pts.

Peu d'investisseurs avaient senti le coup venir... et pour cause, car personne ne s'attendait à ce que l'un des protagonistes des négociations marathon de la nuit dernière Président -Jeroen Dijsselbloem- vienne gâcher la fête à l'heure du déjeuner par des déclarations (recueillies par Reuters) propres à jeter le trouble sur les marchés et le doute dans les esprits sur les mécanismes de sauvetage du secteur bancaire.

Le Président de l'Eurogroupe considère que le règlement du problème bancaire appliqué à Chypre constitue une base pour d'éventuels cas similaires de faillite bancaire où les créanciers et actionnaires pourraient être mis à contribution.

Ces déclarations ont douché l'euphorie de la matinée: certes Chypre se voit épargné une éviction de la zone Euro mais son système bancaire si 'singulier' est anéanti (à l'image de Laiki, la seconde banque du pays), ainsi que l'épargne de nombreuses entreprises locales et de déposants étrangers (environ 30% des avoirs seraient convertis en titres de la nouvelle entité bancaire constitué autour de Cyprus bank).

Le pays se dirige vers une récession d'une ampleur historique (chute anticipée de -20% de son PIB sur 2 ans) et il est légitime de se demander comment elle pourra tenir ses engagements en matière de remboursement alors que les accords viennent tout juste d'être signés.

Et la Russie n'a probablement pas encore dit son dernier mot (le 1er ministre Medvedev parle de 'vol' pur et simple).

Barclays Bourse, précise que la Banque Populaire de Chypre (Laiki), sera scindée en deux partie: une structure saine et une 'bad bank' (structure de défaisance).
Ainsi, la partie saine qui regroupera les dépôts sécurisés jusqu'à 100.000 euros sera fusionnée avec la première banque de Chypre, la Bank of Cyprus.
Cette dernière sera recapitalisée avec les dépôts non assurés, c'est-à-dire les dépôts supérieurs à 100.000 euros (en dessous de cette somme, les dépôts sont garantis).

'L'addition s'annonce sévère pour les non-résidents, dont les Russes, nettement supérieure à une simple taxe', renchérit Aurel BGC. Selon le bureau d'études, 'l'accord des Européens sur la résolution du problème du système bancaire à Chypre est loin d'être parfait mais, une fois de plus, le pire des scénarios, la sortie brutale de l'île de la zone euro, est évité'.
Le changement d'ambiance ne se limite pas aux marchés d'actions puisque le Dollar repart brusquement de l'avant: il grimpe de +1,1% à 1,28580 contre un plancher de 1,3040 ce matin.

Le retournement de la situation nous indique clairement où se situe le problème : les banques replongent dans le rouge après avoir affiché +3% de gain en moyenne en début de matinée: Crédit Agricole dévisse de -5,85%, BNP Paribas de -3,04%... et Société Générale ferme la marche avec un inquiétant -6,02%.

Moody's estime que malgré quelques progrès, les perspectives des banques françaises demeurent négatives en raison du climat récessionniste en Europe et de leur trop grande dépendance à la banque de financement.

Les autres perdants du jour sont Alcatel-Lucent (-4,3%), Nicox (-5,3%) puis Eurazeo (-3,6%).

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