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Paris:en chute libre mais WStreet, étrangement, ne cède rien

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(CercleFinance.com) - Wall Street se tient tellement bien à la mi-séance (-0,35% pour les 3 principaux indices US contre -0,8% vers 15H45) que cela en devient assez troublant... vu le vent de déprime qui s'est abattu sur les places européennes d

(CercleFinance.com) - Wall Street se tient tellement bien à la mi-séance (-0,35% pour les 3 principaux indices US contre -0,8% vers 15H45) que cela en devient assez troublant... vu le vent de déprime qui s'est abattu sur les places européennes dès le milieu de la matinée et qui s'est renforcé en fin de séance.

Oui vraiment troublant à la lumière de ce qui suit : le CAC40 sous les 3.390, une chute de -2,45% pour un score final de 3.355Pts, un plongeon de -100Pts par rapport aux sommets de la matinée, un bilan hebdomadaire de -5%... voilà bien le scénario le plus 'improbable' que l'on pouvait envisager pour une ultime séance du 3ème trimestre placée sous le signe des 'habillages de bilans'.

L'Euro-Stoxx50 chute de -2,05% dans le sillage Madrid (-1,7%), Amsterdam (-1,8%), Milan (-2,3%) et surtout Paris (avec pratiquement -2,5%). Londres n'a cédé que -0,65% et Francfort, toujours en lévitation, ne lâchait que -1%.

Le piège vient-il de se refermer sur les opérateurs qui ont attendu la confirmation de l'intervention des banques centrales pour entrer sur le marché (au plus haut, comme souvent avant une grosse correction) ?

Des indicateurs de volatilité évoluant à proximité de leurs planchers historiques (notamment le 'VIX' associé au 'S&P500') induisaient la perception d'un risque de correction très faible, sur fond de 'normalisation' des anticipations dans l'eurozone (risque d'éclatement littéralement évacué des scénarios à court ou moyen terme).

La chute des places européennes au cours du dernier quart d'heure (-1% de plus à la baisse) est d'autant plus étonnante, et contre-intuitive, que Wall Street s'était stabilisé autour de -0,65% depuis 16H.

Plus surprenant encore, le 'sell-off' sur les places européennes débouche sur une remontée ds indices US vers -0,5% contre -0,8% au plus bas.

Cela ressemble presque à la manifestation d'un phénomène de 'vases communicants' (c'est certainement une vision trop simpliste pour être pertinente).
Et cela renforce un autre paradoxe: les actions américaines apparaissaient 'chères' (à 5 ou 6% de leurs records absolus) et les européennes en grand retard... et loin de se réduire, cet écart se radicalise brutalement en fin de trimestre.

Cette relative résistance des indices US permet au CAC40 de préserver le plancher des 3.385/3.390Pts de début septembre.

Cette fin de 3ème trimestre est décidément bien agitée et la volatilité, quasiment absente depuis fin juillet ressurgit brutalement en Europe (et pas encore à Wall Street).

L'une des explications réside peut être dans la crainte de voir Moody's abaisser ce week-end la note des émissions obligataires espagnoles à 'spéculative'.

L'Espagne va dévoiler les 'vrais' besoins en capitaux des banques ibériques et les montants qui circulent (60MdsE) sont très inférieurs aux estimations des marchés... et à condition que les prix de l'immobilier ne se contractent pas davantage au cours des 12 à 18 prochains mois.

Les opérateurs n'ont pas réagi à 14H30 lors de la publication des dépenses de consommation des ménages américains: elle ont progressé de +0,5%... à un rythme 5 fois supérieur aux revenus (+0,1% contre +0,2% attendu) selon des statistiques publiées vendredi par le Département du Commerce.

La hausse de +0,4% des dépenses en juillet s'expliquait déjà par l'effort financier engendré par la hausse des carburants, le phénomène s'est confirmé et amplifié au mois d'août et la pression pourrait ne pas retomber avant le mois d'octobre.

La mauvaise surprise du jour est venue du PMI de Chicago qui rétrograde fortement (de 53 vers 49,7) et bascule ainsi sous le pivot des 50 qui marque la frontière entre expansion et contraction de l'économie... mais Wall Street ignore littéralement cette alerte assez significative (les entrées de commandes chutent même de -7,4 à 47,4... au plus bas depuis juillet 2009.

Pour illustrer la nervosité des marchés vis-à-vis de l'Espagne, les rendements des taux longs remontent ce vendredi, après s'être détendus la veille sur fond d'annonce d'un nouveau plan d'austérité drastique.
Après une baisse de 12 points de base jeudi, le taux à dix ans se tend de dix pb à 6,04% ce jour.

La monnaie unique européenne termine mal la semaine et invalide ce soir la reprise entamée hier face au dollar: -0,3% à 1,2875E contre 1,2950 en matinée.

Les budgets de rigueur présentés par l'Espagne et la France avaient été jugés rassurants la veille par les milieux d'affaires américains... qui semble avoir changé d'avis en l'espace de 24H.
Le risque d'exaspération sociale dans les pays du Sud semble pour l'instant occulté car les investisseurs attendent maintenant que le gouvernement espagnol formalise officiellement une demande d'aide financière auprès des institutions européennes, un évènement qui pourrait se concrétiser au cours des prochaines semaines.

'Une fois que l'Espagne aura formulé sa demande de soutien à la BCE, les marchés repartiront de l'avant', assure-t-on chez CMC Markets France.

'D'ici la fin de l'année, il n'est pas impossible que le CAC franchisse le seuil des 3.800 points', ajoute le gestionnaire parisien.
Il va falloir que de 'bonnes nouvelles' surviennent rapidement car les indices européens viennent de basculer techniquement en mode 'consolidation' moyen terme.

Du côté des valeurs, Capgemini (+1,25%) signait avec Publicis la plus forte progression du CAC40 (avec +0,8%), à la faveur des bons résultats trimestriels dévoilés dans la soirée d'hier par Accenture.

Air France-KLM bondit de 4,6% à plus de 5,04E grâce à une recommandation favorable d'UBS. A l'inverse, Saint Gobain dévissait de -5%, Schneider de -3,7%, Sanofi de -3,6%, AXA de -3,5%, ST-Micro de -3%.

Vivendi chutait de -3,4% alors que le groupe a annoncé vendredi la finalisation de l'acquisition d'EMI Recorded Music par sa filiale Universal Music Group. 'Cette acquisition permet à Vivendi de renforcer sa position dans les contenus de manière significative', explique le groupe de communications et de médias dans un communiqué.

Sanofi chute lourdement bien que Bryan Garnier rehausse sa 'fair value' (valeur intrinsèque) sur Sanofi, passant de 70 à 80 euros, et réaffirme sa recommandation 'achat', dans le sillage d'un relèvement significatif de sa séquence de revenus et de profits opérationnels pour le groupe de santé.
Danone lâchait -2,7%, victime d'un abaissement de recommandation de Barclays Capital. L'analyste a abaissé sa recommandation sur le titre de 'surpondérer' à 'pondérer en ligne', avec un objectif de cours ramené de 52 à 50 euros, conseillant d'arbitrer en faveur d'Unilever.

Arkema ne perdait que 1%, alors que les analystes de HSBC ont dégradé leur conseil sur le titre.

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