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Paris: indifférent à Moody's, W-Street rechute avec Bernanke

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(CercleFinance.com) - Le CAC40 et l'Euro-Stoxx50 (+0,6%) ont accru leur avance en fin de journée comme s'ils avaient eu l'assurance que Wall Street (qui reculait encore de -0,15 à -0,25% vers 17H30) allait repasser dans le vert au cours des procha

(CercleFinance.com) - Le CAC40 et l'Euro-Stoxx50 (+0,6%) ont accru leur avance en fin de journée comme s'ils avaient eu l'assurance que Wall Street (qui reculait encore de -0,15 à -0,25% vers 17H30) allait repasser dans le vert au cours des prochaines heures, malgré le fait que Hewlett Packard dévisse de -13%).

Un tel scénario ne semble plus du tout acquis à la mi-séance alors que les indices US rechutent de -0,55 à -0,65%, suite aux déclarations de Ben Bernanke qui se dit impuissant à redresser la situation si le Congrès ne résout pas les problématiques liées au 'fiscal cliff'.

Le patron de la FED concède également que l'expansion du crédit offert par les banques ne répond pas aux espérances malgré les mesures incitatives ('QE-3', opération 'twist') actuellement mises en oeuvre.

La bourse de Paris, pleine d'optimisme à 17H35, a terminé au plus haut du jour, sur un gain de +0,65% à 3.462Pts, ce qui n'est pas à proprement parler le scénario le plus 'naturel' quelques heures après un abaissement de la note souveraine de la France.

Les commentateurs tentent de nous expliquer que cette sanction était largement anticipée, que le 'AAA' de la France et de l'Allemagne ne se valaient pas (nul ne le conteste), le choix du moment de l'annonce soulève de nombreuses interrogations.

Résultat des courses, les vendeurs de la première heure sont de nouveau pris à contrepied, ce qui accrédite la thèse selon laquelle un consensus -quel qu'il soit- semble voué à être contrecarré dès que les raisons du mouvement initial sont trop évidents.

Une nouvelle hausse du CAC40 apparaît également inespéré au lendemain d'une envolée de +3% qui semblait très excessive en regard des 'fondamentaux' et surréaliste vu l'absence d'acheteurs (comme en témoignaient des volumes totalement anémiques).

L'envolée de la fin de journée était également inattendue dans la mesure où Wall Street avait accueilli froidement les statistiques de l'immobilier publiées à 14H30 (repli initial de -0,5% des indices US): tout se passe comme si l'ouragan Sandy avait soufflé très loin de la côte Est.

Les mises en chantier de logements n'auraient absolument pas souffert de l'arrêt des activités dans l'Est des USA durant une semaine (fin octobre) et le baromètre mensuel a progressé de +3,6%, atteignant un rythme de 894.000 unités selon le Département du Commerce (soit une hausse annuelle de +42%).

Les permis de construire ont par contre reculé de -2,7% à 866.000 unités par rapport au mois de septembre.

En France, l'évènement le plus commenté demeure l'initiative de Moody's qui invoque les faibles perspectives économiques du pays et des perspectives budgétaires incertaines.
Mais pourquoi sanctionner la France alors que le gouvernement vient de prendre des mesures pour stimuler la compétitivité, tandis que la croissance française et allemande se retrouvaient au coude à coude au 3ème trimestre.
Moody's mentionne également 'l'exposition' de la France et de ses banques en cas de sauvetage des pays du Sud... mais ce risque ne s'est-il pas fortement amoindri avec les déclarations de la BCE en matière de soutien illimité (LTRO sur 3 ans) aux pays en difficulté ?

Ou est la logique qui justifie le 'timing' de l'annonce ?

'Si l'annonce est importante, nous tenons à relativiser son impact sur les taux d'intérêt payés par la France', indique Barclays Bourse qui rappelle qu'indépendamment de la dégradation de Standard & Poor's en début d'année, la France n'a jamais bénéficié de taux d'emprunt aussi faibles.

'La stabilité des écart de taux entre la France et l'Allemagne ce matin confirme que cette annonce avait déjà été largement anticipée', poursuivent les gérants.
L'annonce de Moody's tombe par contre au bon moment pour les Etats Unis qui parviendront peut être à contourner le 'fiscal cliff' fin 2012 mais qui peinent à réduire leur énorme dette de 16.800Mds$ et ses 100% de ratio dette/PIB (d'où la légitime inquiétude de Ben Bernanke exprimée ce soir).

'Quant à Fitch Ratings, la troisième des grandes agences de notation, elle a déjà placé la France sous perspective négative et se prononcera courant 2013 sur l'évolution de la note AAA qu'elle attribue à la France', précise par ailleurs Saxo Banque.

Les spécialistes ajoutent qu'aujourd'hui se tient à Bruxelles la réunion de l'Eurogroupe, à la suite de laquelle les investisseurs attendent que la tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros soit enfin débloquée pour la Grèce'.

Du côté des valeurs, Accor bondit de 3,35% à 24,71 euros sans explication particulière. 'La valeur est très volatile dernièrement. Elle grimpe aujourd'hui de plus de 3% mais pourrait tout reperdre demain', rappelle un analyste parisien.
Vallourec et Véolia grimpent de +3,3% et +4% respectivement, Carrefour s'adjuge 2,85% à 18,65 euros, après la vente de sa participation de 60% dans Carrefour Indonésie pour 525 millions d'euros à son partenaire local, le groupe CT Corp.
Côté repli, EDF (-1,25%) rechute au contact de son plancher historique des 14E et Alcatel-Lucent chute de -2,15% pour une cause... inconnue (serais-ce la contagion de 'HP' ou une nouvelle offensive des 'démolisseurs' pour ramener le cours sous 0,8E ?).

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