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Pétrole: les cours au plus bas depuis 4 mois

Inquiétudes sur la demande, production à nouveau en hausse et probable retour prochain de l'Iran sur le marché, tous les arguments sont à nouveau là pour parier sur une nouvelle phase de baisse durable des cours du pétrole.

Inquiétudes sur la demande, production à nouveau en hausse et probable retour prochain de l'Iran sur le marché, tous les arguments sont à nouveau là pour parier sur une nouvelle phase de baisse durable des cours du pétrole. - Saul Loeb – AFP

Lentement mais surement, le Brent de Mer du Nord et le brut léger américain WTI sont revenus sur leurs niveaux du mois d’avril. Une conjonction de facteurs déjà connus, auxquels s’ajoute la perspective de voir l’Iran revenir en force dans quelques mois sur le marché.

Lentement mais sûrement. Etonnant de voir les prix du pétrole baisser autant, alors que les investisseurs ont les yeux rivés sur les cours du marché actions et les développements de la crise grecque. Pendant ce temps, les prix du baril n’ont pas arrêté de baisser sur le mois écoulé.

Le baril Brent de Mer du Nord perd un peu plus de 12%, un repli particulièrement spectaculaire sur la semaine écoulée, près de 9% de baisse. Un mouvement qui prend un peu le marché à contre-pied, tant les cours semblaient s’être durablement stabilisés du côté des 60 dollars depuis quelques temps.

Marché toujours suraprovisionné

Mais on revient sur des fondamentaux qui laissent entrevoir une phase de faiblesse prononcée des cours en direction des 50 dollars pour quelques semaines, voire une phase de correction de plus long terme qui pourrait être forte. En effet, du point de vue de l’offre et de la demande, on reste dans un marché surapprovisionné.

Malgré de très nombreuses initiatives de la part des grands pétroliers et des pays producteurs depuis le début de l’année, les fondamentaux de production restent très élevés. Selon les dernières études publiées par les spécialistes du pétrole, le niveau actuel de production des pays de l’OPEP est au plus haut depuis 3 ans.

La production repart à la hausse aux Etats-Unis

Du côté des Etats-Unis la donne semble avoir changé aussi. Après des mois de réduction graduelle des forages de gaz de schiste notamment, on semble s’orienter vers une remontée progressive si on en croit les statistiques des spécialistes en la matière. C’est notamment le cas du géant Baker Hugues, qui pour la première fois cette année a publié, la semaine dernière, une hausse du nombre de ses forages.

Inquiétudes aussi du côté de la Chine, dont les fondamentaux économiques sont toujours au centre de préoccupations de moyen terme, aussi bien sur l’économie en général que des perspectives industrielles générales, sans compter l’énorme tourmente boursière dans laquelle le pays est pris. On prévoit une tendance de fragilité durable de la demande du côté du 2ème importateur mondial de pétrole.

Retour de l’Iran au premier plan

Mais c’est du côté de l’Iran que les yeux se tournent désormais. Même s’il reste des inconnues et que l’adoption d’un accord définitif sur le nucléaire semble plus complexe et plus longue que prévue, on commence a préparer d’ores et déjà la levée des sanctions économiques sur le pays.

Et au vu de ses capacités de production, de ses réserves et de son savoir-faire technologique notamment en matière d’exploration et de forage, énormément d’analystes prévoient un afflux massif de pétrole iranien sur le marché dans les années à venir.

Tensions et pressions à la baisse

Le pays est toujours, malgré les sanctions, le 2e pays producteur de l’OPEP, avec une capacité de 6.4 millions de barils/jour. Et le Ministre Iranien du pétrole, Mansour Moazami, n’y va pas par 4 chemins : il veut que l’Iran passe du simple au double à terme en termes d’exportation, de 1.1 à 2.3 millions de barils/jour.

Du coup au vu des tensions intra-OPEP que cela pourrait faire ressurgir entre Iran et Arabie Saoudite, les deux grands rivaux, et dans un contexte de marché très très largement approvisionné, le risque pour l’instant est plutôt vu à la baisse des cours par les analystes, qui estiment qu’on risque de descendre du côté des 50 dollars pour un bon moment.

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