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Le PIB français a augmenté de 0,6% au 4e trimestre 2009

Le produit intérieur brut de la France a augmenté de 0,6% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, selon les résultats détaillés des comptes nationaux publiés par l'Insee. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Le produit intérieur brut de la France a augmenté de 0,6% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, selon les résultats détaillés des comptes nationaux publiés par l'Insee. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

PARIS - Le produit intérieur brut de la France a augmenté de 0,6% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, selon les résultats...

PARIS (Reuters) - L'Insee a confirmé la croissance française de 0,6% au quatrième trimestre 2009, qui marque une accélération de la reprise mais ne devrait pas se reproduire en ce début 2010.

Sur l'ensemble de l'année dernière, le produit intérieur brut s'est contracté de 2,2%, sa plus forte contraction de l'après-guerre, après une croissance de 0,3% en 2008.

Pour 2010, le gouvernement prévoit une croissance de 1,4% mais l'Insee n'attend que 0,2% sur le seul premier trimestre, du fait notamment du contrecoup du retrait progressif de la prime à la casse automobile qui avait dopé l'activité à la fin 2009.

Les chiffres préliminaires du PIB du quatrième trimestre avaient été annoncés le 12 février. Les résultats détaillés de mardi ne comportent que quelques révisions à la marge mais apportent des données nouvelles sur les comptes des ménages.

Le pouvoir d'achat des ménages a ainsi progressé de 2,1% en 2009 contre +0,7% en 2008, soutenu par la baisse des impôts et l'accélération des prestations sociales, tandis que leur taux d'épargne a augmenté de 1,1 point pour atteindre 16,4% en moyenne, son niveau le plus élevé depuis 2002.

Sur le seul quatrième trimestre toutefois, le taux d'épargne est revenu à 16,3% après avoir culminé à 16,9% (révisé de 17,0%) au trimestre précédent.

Le taux de marge des entreprises non financières a parallèlement décru de 0,2 point au quatrième trimestre, à 30,4%, affichant sur l'ensemble de l'année une baisse de 0,7 point.

Si la stabilisation du taux d'épargne peut contribuer à soutenir la consommation des ménages cette année, la baisse du taux de marge des entreprises constitue en revanche un mauvais signal pour l'investissement qui en est à sept trimestres consécutifs de recul.

PAS DE MIRACLE

Les chiffres de l'Insee confirment que la croissance française du quatrième trimestre, la plus élevée parmi les grands pays de la zone euro, a été tirée par la consommation des ménages et les variations de stocks.

L'économie française était sortie de récession au deuxième trimestre 2009, avec une croissance de 0,3%, et le PIB avait ensuite progressé de 0,2% au troisième trimestre.

Au quatrième trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 1,0% (au lieu de 0,9% en première estimation) alors que les investissements, essentiellement en logement, ont baissé de 2,4% (au lieu de 2,7%).

Les investissements des entreprises non financières ont baissé de 0,9% (-0,8% en première estimation) et ceux des administrations publiques ont diminué de 0,4%.

L'investissement total a ainsi baissé de 1,3%, comme au troisième trimestre.

Les variations de stocks ont apporté une contribution positive de 1,0 point (au lieu de +0,9 point) à la croissance alors que le commerce extérieur a contribué négativement à hauteur de 0,8 point, au lieu de -0,7.

Les exportations sont restées stables sur le trimestre (+0,5% en première estimation), à mettre au regard d'importations en hausse de 3,2% (au lieu de +3,3%).

Alexander Law, chez Xerfi, relève que le chiffre du PIB aurait été de -0,4% sans la contribution décisive des stocks.

"Les stocks devraient continuer à avoir une influence favorable au cours des prochaines semaines car le processus de restockage est encore en cours", écrit-il dans une note.

"Mais il ne faut pas en attendre des miracles : si la demande n'est pas au rendez-vous, il n'y a aucune raison de reconstituer massivement des stocks".

Dans sa note de conjoncture publiée le 25 mars, l'Insee attend une contribution positive de 0,1 point des stocks au premier trimestre et une progression limitée à 0,1% de la consommation des ménages, qui serait ensuite négative (-0,2%) au deuxième trimestre.

Et l'investissement des entreprises baisserait encore de 0,4% avant un timide redémarrage en avril-juin.

"L'embellie de la fin d'année dernière paraît artificielle par bien des aspects", confirme Alexander Law qui attend pour 2010 une croissance limitée à 0,6%.

"La crise est encore loin d'être finie, même si la récession s'est officiellement arrêtée il y a un an déjà", conclut-il.

Véronique Tison, édité par Sophie Louet