BFM Patrimoine
Placements

Pourquoi Apple pèsera bientôt 1.000 milliards de dollars

Les traders de Wall Street chouchoutent toujours le titre Apple, avec des perspectives industrielles et financières au beau fixe.

Les traders de Wall Street chouchoutent toujours le titre Apple, avec des perspectives industrielles et financières au beau fixe. - Jewel Samad - AFP

Toujours plus haut… C’est le sentiment de Wall Street concernant le titre Apple, toujours chouchouté par les boursiers américains. Les analystes voient la capitalisation du groupe atteindre des sommets dès fin 2015, et peut-être même avant.

L'heure n'est plus à l'"Apple-Bashing" du côté de Wall Street ! Après un petit coup de mou notable il y a un an, au printemps 2014, et quelques prises de bénéfices sur le long terme, sur fond d’inquiétudes sur l’avenir du business d’Apple, le titre a repris sa montée inexorable.

Depuis son introduction en Bourse en 1980, l'action Apple aura gagné en 35 ans la bagatelle de … 50600% (aucune erreur de frappe)! Et ce, en tenant compte de plusieurs opérations de division de la valeur des titres pour les rendre plus liquides et attractifs. 

La course au trillion!

Ce n’est donc pas fini. Un des plus vieux et respecté cabinets de courtage de Wall Street, Cantor Fitzgerald, estime qu’on est en route vers un nouveau chiffre choc: les 1.000 milliards de dollars de capitalisation. Le "Trillion", comme on dit aux Etats-Unis.

Une somme colossale, qui équivaut à peu de choses près au tiers des réserves de change chinoises. Un seuil qui confirme surtout la taille et le statut macroéconomique de l’"Etat-Apple". 

L’AppleWatch : plus un test qu’un véritable enjeu

Les arguments des analystes du cabinet sont autant industriels que financiers. Rien à voir avec l’AppleWatch, la dernière invention du supergéant de la high-tech. Selon Cantor, le lancement de ce produit constitue une expérimentation, une sorte d'étude de marché grandeur nature. Mais la montre connectée d'Apple ne deviendra pas d’entrée de jeu un véritable relais de croissance. A moins qu'un véritable écosystème se forme autour de cet objet, mais rien de tel ne se dessine pour le moment.

En revanche, l'iPhone va rester, et pour très longtemps, un moteur de croissance. Et Apple a joué un grand coup, il y a quelques années, en misant à fond sur le marché chinois.

Un boulevard pour l’iPhone en Chine

Le géant asiatique prévoit en effet d'importants programmes de modernisation du réseau télécom pour les années à venir. Il espère un nouveau "Grand Bond en Avant" sur la 4G et l’internet mobile, en les rendant disponibles partout dans le pays .

Mathématiquement, il y a encore un boulevard de croissance pour les derniers modèles d’iPhone, et une source de croissance rentable pour des années et des années. Le tout dans un contexte où les autres moteurs de croissance, ordinateurs Mac et iPad, ne faiblissent pas pour le moment, assurant des acquis de croissance déjà considérables. 

L’attrait du trésor de guerre

Les recherches sur le futur menées par Apple enthousiasment également Cantor Fitzgerald. Le cabinet voit en particulier d’un très bon œil les tentatives d’approche d’Apple autour de certains secteurs nouveaux, notamment l'automobile électrique ou connectée.

Cerise sur le gâteau, un pur aspect boursier, lié au trésor de guerre d’Apple, évaluée à 200 milliards de dollars. Les analystes de Cantor s'attendent à voir le géant de Cupertino faire ce que les entreprises américaines savent faire de mieux: gâter l’actionnaire.

Toujours plus d’actionnaires

Même si ce n’est pas une grande tradition dans la high-tech, où l’on préfère réinvestir automatiquement les bénéfices, la situation d’Apple est tellement spectaculaire que le groupe peut faire à peu près n’importe quoi de ce trésor géant. Comme Carl Icahn l’avait obtenu l’année dernière, le groupe a soigné ses actionnaires en reversant de larges dividendes, et en rachetant des actions. des cadeaux qui ne lui coûte quasiment rien, puisque tout se fait par des lignes de crédit à taux très faible.

Vu le niveau actuel, Cantor Fitzgerald estime que le mouvement devrait s’accélérer, pour attirer toujours plus d’actionnaires, et ainsi faire encore grandir sa capitalisation boursière… Vers les 1.000 milliards et au-delà. Sky is the Limit…

Antoine Larigaudrie