Pourquoi la présence de Macron au second tour rassure les investisseurs

De nombreux investisseurs internationaux expriment leur soulagement en apprenant qu'Emmanuel Macron a passé le premier tour de l'élection présidentielle. Ils voient s'éloigner le risque d'un Frexit.

"Ce qui domine ce dimanche 23 avril, c'est que les investisseurs internationaux -qui détiennent plus de 60% de la dette- sont rassurés. Ce qui les inquiétait énormément c'était une possible sortie de la France de l'euro et donc quelque part la fin de la zone euro" explique Jean-François Robin.

Joint par BFM Business, ce responsable de la stratégie taux, changes et recherche économique chez Natixis, précise que "le scénario de ce soir (la présence d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour, ndlr) est plutôt rassurant car ce qui inquiétait c'était vraiment l'idée du Frexit". 

Ce dimanche soir, avec le score de Marine Le Pen, "les Français critiquent la politique de Bruxelles mais ils ne peuvent pas se passer de l’Europe. L'euro ce n’est pas seulement un enjeu de nature monétaire et financier. C’est un enjeu symbolique pour les peuples" analyse Stéphane Rozès. Professeur à Sciences-Po et HEC, il estime sur le sur le plateau de BFM Business que "les marchés et les investisseurs ont intégré le fait qu’Emmanuel Macron est quelqu’un de très pro-européen, pro-business".

Vers une hausse des actifs financiers français?

"La réaction des marchés va être assez positive, l'euro devrait plutôt bien se tenir et l'écart de rendement entre la France et l'Allemagne devrait se réduire. Les marchés actions devraient être soulagés après la récente incertitude. Cela ne veut pas dire que nous verrons les actions monter sur toute la séance (de lundi), mais il y aura une hausse à l'ouverture" ajoute Philippe Waechter, chef économiste de Natixis Asset Management, cité par Reuters. 

"L'euro bénéficiera de la perception d'un recul du risque d'éclatement de la zone euro" explique pour sa part Paul Lambert, responsable de la gestion devises d'Insight Investment Management cité par l'agence Reuters. Il précise toutefois que "l'appréciation de l'euro devrait être limitée, les résultats du premier tour ayant été en partie anticipés."

Quoi qu'il en soit, "nous pouvons maintenant considérer que le risque de Frexit (de sortie de la France de la zone euro) n'est plus dans les cartes" souligne auprès de l'agence, Owens Thomsen, responsable de la recherche économique chez Indosuez Wealth Management. Pour autant, selon lui, les marchés financiers européens sont loin d'être affranchis du risque politique.

Antonin Moriscot avec agences